Le président Poutine assure que la Russie continuera de « renforcer » ses forces armées

Le 11 septembre, les forces armées russes ont donné le coup d’envoi à Vostok 2018, un exercice organisé dans l’extrême-orient russe et dont l’ampleur dépasse celle des manoeuvres Zapad-81, qui furent les plus importantes jamais menées par l’URSS. Les chiffres sont éloquents : 300.000 soldats sont mobilisés (dont 3.200 Chinois), de même qu’un millier d’aéronefs et 36.000 blindés. À cela s’ajoute des systèmes de défense aérienne S-300 et S-400, des missiles Iskander ainsi que 80 navires, dont des frégates dotées du missile Kalibr.

Si Vostok-18 ne concerne pas directement l’Otan, un porte-parole de l’organisation, Dylan White, a estimé que cet exercice s’inscrit « dans une tendance que nous voyons depuis un moment : une Russie plus sûre d’elle, qui augmente significativement son budget de Défense et sa présence militaire. »

S’agissant du budget militaire russe, qui représente officiellement 4% du PIB de la Russie (soit 48 milliards de dollars), le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, a pourtant indiqué, en mars, qu’il allait diminuer en 2018 et en 2019.

« Nous avons prévu une baisse de dépenses militaires pour cette année et pour l’année prochaine », avait-il en effet déclaré après sa réélection. Mais il avait dans le même assuré que cette décision « n’aboutirait pas à une baisse des capacités défensives » de la Russie. Mais « nous ne permettrons aucune course aux armements », avait-il insisté. Et de préciser : « Bien sûr, tout ne dépend pas de nous. C’est comme dans l’amour, il faut que les deux parties y aient un intérêt, sinon il n’y aura pas d’amour. »

Au cours de l’un des scénarii de Vostok-18 qui prévoyait, ce 13 septembre, une manoeuvre défensive visant à contrer une attaque aéroterrestre à Tsougol, près des frontières avec la Chine et la Mongolie, le président Poutine a salué la « maîtrise » de ses troupes ainsi que leur « capacité à faire face à de potentielles menaces. »

« Notre devoir envers notre pays est d’être prêt à défendre notre souveraineté, notre sécurité et nos intérêts nationaux, et, s’il le faut, à soutenir nos alliés », a affirmé M. Poutine a l’issue de cette manoeuvre, qui a mobilisé 25.000 soldats, 7.000 véhicules et 250 aéronefs.

« C’est pourquoi nous allons continuer de renforcer nos forces armées, à les équiper en armes et équipements dernier cri et à développer nos partenariats militaires internationaux », a poursuivi le chef du Kremlin. Comment cela va-t-il se conjuguer avec la baisse annoncée des dépenses militaires russes?

« La Russie est un pays pacifique. Nous n’avons et ne pouvons avoir aucun plan d’agression », a encore fait valoir M. Poutine. Pas sûr que l’on soit du même avis à Kiev…

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