Chaque unité de l’armée de Terre aura un « référent innovation »

S’il y a un mot à la mode au ministère des Armées, c’est bien celui d' »innovation ». Dans le discours qu’elle a prononcé lors de l’Université d’été de la Défense, ce 11 septembre, à Versailles-Satory, la ministre, Florence Parly, l’a prononcé au moins à 15 reprises.

Innover est donc une priorité. C’est pour cette raison que la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 prévoit une enveloppe de un milliard d’euros par an pour financer les activités de recherche et de développement, que le fonds Definvest a vu le jour pour investir dans des entreprises proposant des produits susceptibles d’intéresser les Armées, que le Plan Action PME a été lancé et qu’un premier forum de l’innovation de défense sera organisé, le 22 novembre prochain, à Paris.

Mais c’est à l’Agence de l’innovation de Défense, qui a officiellement vu le jour le 1er septembre dernier, que reviendra le soin de « donner le tempo », comme l’a dit la ministre, en matière d’innovation. « Elle enverra un signal fort à tous les entrepreneurs, à tous nos militaires qui ont des idées : la défense est là pour l’innovation et elle compte bien tirer son épingle du jeu », a fait valoir Mme Parly.

Si cet agence doit « donner le tempo », l’armée de Terre entend bien jour sa partition, avec la création du « Battle Lab Terre », évoquée par son chef d’état-major, le général Jean-Pierre Bosser, lors des auditions parlementaires effectuées dans le cadre de l’examen du projet de LPM 2019-25.

« L’innovation n’est pas que technologique. En effet, si la technologie peut créer les conditions du changement, celui-ci est également déterminé par des facteurs humains et organisationnels permettant de marier la rusticité du soldat et la haute technologie. À cette fin, je compte créer un pilier ‘Innovation’ au sein de l’état-major à l’été 2018 ainsi qu’un ‘ battle lab Terre’, destiné à capter l’innovation en boucle courte », avait en effet expliqué le général Bosser. En clair, il s’agit, pour l’armée de Terre, de s’approprier rapidement les dernières « trouvailles » technologiques.

Chargé de mission innovation à l’état-major de l’armée de Terre, le colonel « Patrick » explique de l’idée est « d’organiser un écosystème innovation » animé par ce Battle Lab Terre, afin de fédérer et d’encourager les initiatives.

À ce titre, a-t-il annoncé, « l’objectif est de mettre en place des ‘référents innovation’ dans toutes les unités ». Ces derniers auront la tâche « d’aider à transformer les nombreuses bonnes idées en projets concrets, en les relayant vers le pôle innovation de l’armée de Terre. » Pour schématiser, il s’agit d’insuffler la culture « Makers » dans les régiments.

Ce Battle Lab Terre, a précisé l’officier, sera créé à l’été 2019, à Satory, d’abord avec un effectif de 15 personnes, puis de 30 à l’horizon 2021. Un de ses tâches sera de tisser des liens « entre les différents acteurs de l’innovation (acteurs ministériels, industriels, start-up, centres de recherches, grandes écoles, universités…) pour faire émerger les idées, les accompagner et les lancer avec l’aide de ses différents partenaires. »

Enfin, le colonel « Patrick » a annoncé le lancement d’un projet « éclaireur d’expérimentation de robots de grande taille » afin de tester l’une des fonctions que pourrait avoir ce Battle Lab Terre. « Un exercice sera organisé afin d’étudier comment ces robots pourraient être utilisés par l’armée de Terre dans un scénario tactique. Cela permettra de mieux connaître ces équipements et les projets qui existent en matière de robotique terrestre, afin d’avancer dans nos réflexions et dans la définition du besoin », a-t-il expliqué.

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