Le Pentagone va investir 2 milliards de dollars pour stimuler la recherche sur l’intelligence artificielle

Peu avant de quitter ses fonctions de ministre de la Défense, en février 2017, Jean-Yves Le Drian avait estimé que l’intelligence artificielle allait être une « troisième rupture technologique, après la dissuasion nucléaire et l’explosion des technologies de l’information et du numérique. »

Depuis, la Direction générale de l’armement a lancé le programme « ARTEMIS » [Architecture de traitement et d’exploitation massive de l’information multi-source] et ce domaine fait partie de la feuille de route de la nouvelle Agence de l’innovation de Défense, créée le 1e septembre sous la direction d’Emmanuel Chiva.

D’autres pays investissent dans cette technologie, à l’image de la Chine, dont un rapport du Center for a New American Security estimait, fin 2017, qu’elle « pourrait être bientôt en mesure de dépasser les États-Unis dans le domaine de l’intelligence artificielle », ce qui serait de nature à « modifier à l’avenir les équilibres économiques et militaires. »

Aussi, pour le Pentagone, il n’est pas question de se faire déborder sur cette question de l’intelligence artificielle. D’où l’investissement de 2 milliards de dollars dont bénéficiera la Darpa, son agence de recherche et de développement, pour financer une vingtaine de projets déjà en cours et en lancer de nouveaux dans les cinq ans à venir.

Comme l’a expliqué Steven Walker, le directeur de la Darpa, cet effort vise à « transformer les ordinateurs, pour les faire passer d’outils spécialisés à partenaires dans la résolution des problèmes. » Pour cela, cet investissement financera les efforts pour « explorer de nouvelles théories et applications qui pourraient permettre aux machines de s’adapter à des situations changeantes ». Pour l’agence, cette « nouvelle génération d’intelligence artificielle » est vue comme une « troisième vague de progrès technologique. »

« Nous voulons étudier la façon dont des machines peuvent acquérir une communication et des capacités de raisonnement quasi-humaines, en étant capables de reconnaître qu’une situation ou un environnement a changé et de s’y adapter », a expliqué le Dr Walker.

L’un des objectifs du programme « Artificial Intelligence Exploration » [AIE] de la Darpa est de mettre au point des machines qui « fonctionneraient plutôt comme des collègues que comme des outils. » Et l’intégration d’une telle technologie dans les systèmes militaires « facilitera » la prise de décision sur des « champs de bataille complexes et critiques. »

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