Malgré la détente avec le Nord, la Corée du Sud envisage d’augmenter ses dépenses militaires de 8,2%

Détente avec Pyongyang ou pas, il n’est pas question pour le ministère sud-coréen de la Défense de baisser la garde. D’ailleurs, la décision annoncée par James Mattis, le secrétaire américain à la Défense, de mettre un terme à la suspension des exercices militaires conjoints entre les États-Unis et la Corée du Sud, montre que le chemin vers une amélioration durable des relations et surtout vers une dénucléarisation de la péninsule coréenne sera très long.

D’autant plus que les gages donnés par Pyongyang pour montrer sa bonne volonté sont loin d’être suffisants. Qu’elles proviennent du renseignement militaire américain, du groupe d’experts des Nations unies chargés de suivre la bonne exécution des sanctions ou encore de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), plusieurs informations indiquent que la Corée du Nord n’a nullement renoncé à ses ambitions nucléaires et à développer des missiles balistiques.

Pour le Japon, en tout cas, la Corée du Nord pose toujours une « menace grave et imminente ». Du moins tant qu’elle gardera ses armes nucléaire et son arsenal de « plusieurs centaines de missiles » susceptibles d’atteindre l’archipel nippon.

Pour le ministère sud-coréen de la Défense, le constat est quasiment identique. Estimant que la situation sécuritaire reste incertaine, il a demandé, pour le prochain exercice budgétaire, une enveloppe de 46.700 milliards de wons (soit 36 milliards d’euros) pour maintenir et renforcer les capacités militaires du pays. Si ce montant est accepté par le Parlement, alors il marquera une hausse de 8,2% par rapport à cette année.

« Nous avons dressé un budget élargi afin d’assurer les conditions pour réaliser l’initiative de Réforme de la défense 2.0, pour établir de fortes capacités militaires en vue de répondre de façon efficace à toutes les menaces dans un environnement où la sécurité reste incertaine », a fait valoir le ministère sud-coréen de la Défense, selon l’agence Yonhap. « L’axe de la stratégie sécuritaire de l’administration Moon Jae-in est de poursuivre la paix via la force, de manière à obtenir la dénucléarisation et établir la paix sur la péninsule », a-t-il ajouté.

Dans le détail, 11,7 milliards d’euros devraient être investis pour renforcer les capacités de défense (soit +13,7%), dont 4,45 milliards pour le système de defénse censé contrer les menaces balistiques et nucléaires nord-coréennes. Ce dernier comprend trois axes : KMPR (Korea Massive Punishment & Retaliation), KAMD (Korea Air and Missile Defense) et Kill Chain. En outre, 3,6 milliards seraient prévus pour renforcer « le commandement, le contrôle et la maniabilité de l’armée », laquelle verrait ses effectifs diminuer, passant de 618.000 à 520.000 d’ici 2022.

Enfin, un effort marqué en faveur de l’innovation serait réalisé, avec un budget porté à 2,42 milliards d’euros, les principaux axes de recherche concernant la robotique et les drones.

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