BAE Systems s’allie avec Leonardo pour developper le « Tempest », le futur avion de combat britannique

Le projet de Système de combat aérien futur [SCAF] porté par la France et l’Allemagne devrait s’ouvrir à d’autres partenaires une fois que ses bases auront été consolidées. Seulement, l’on sait désormais que le Royaume-Uni et l’Italie n’en feront pas partie, du moins pour ce qui concerne la partie « avion de combat » de ce programme.

En effet, à l’occasion du salon aéronautique de Farnborough et dans le cadre de sa « Air Combat Strategy » [.pdf] qu’il vient de dévoiler, le Royaume-Uni a annoncé qu’il financerait le projet d’un nouvel avion de combat qui, appelé Tempest, sera le fruit d’une collaboration entre BAE Systems, l’italien Leonardo, pour les capteurs avancés, l’électronique et l’avionique, Rolls Royce, pour les moteurs, et le missilier MBDA, pour les systèmes d’armes.

Ce futur appareil est destiné à remplacer les Eurofighter Typhoon en service au sein de la Royal Air Force, voire ceux de l’Aeronautica Militare.

Pour le moment, deux milliards de livres sterling seront investis dans ce programme d’ici 2025. L’objectif est que ce nouvel avion de combat puisse être opérationnel en 2035. A priori, aucun accord gouvernemental n’a été conclu. Mais Rome ne peut qu’être au courant de cette initiative dans la mesure où l’État italien dispose d’un peu plus de 30% de Leonardo Spa.

Dans un contexte marqué par le Brexit et malgré une participation au programme turc d’avion de 5e génération [le TF-X, ndlr], le Royaume-Uni craignait d’être mis sur la touche avec le projet franco-allemand. D’où cette collaboration avec l’Italie pour mettre au point le Tempest, qui reprend le nom d’un chasseur mythique de Royal Air Force durant la Seconde Guerre Mondiale.

En effet, comme l’a souligné Mme le Premier ministre britannique, Theresa May, cette initiative « vise à garantir l’avenir à long terme de l’industrie de défense » au Royaume-Uni. Pour son ministre de la Défense, Gavin Williamson, elle « s’inscrit dans une stratégie visant à conserver le contrôle du ciel, que ce soit chez nous ou ailleurs. »

« Team Tempest démontre notre engagement à nous assurer que nous continuons à renforcer nos capacités et à tirer parti de notre expérience ainsi que de notre histoire pour présenter une vision convaincante de la prochaine génération de chasseurs à réaction. Au cours de ces 100 dernières années, la RAF a ouvert la voie et l’annonce d’aujourd’hui est une démonstration claire de ce qui nous attend », a commenté l’Air Chief Marshal Sir Stephen Hillier, le chef d’état-major de la Royal Air Force.

La maquette du Tempest dévoilée à cette occasion semble avoir un air de famille avec le Replica, un avion furtif imaginé [en secret] dans les années 1990 par BAE Systems pour le programme « FOAS » [Future Offensive Air System], finalement abandonné en 2005. D’après la Royal Aeronautical Society, les recherches menées pour ce projet auraient constituées le « ticket d’entrée » du groupe britannique au plus haut niveau du programme Joint Strike Fighter américain, c’est à dire le F-35.

Actuellement, trois avions de combat européen se font concurrence sur les marchés internationaux, dont le Rafale, l’Eurofighter Typhoon et le JAS-39 du suédois Saab. Et les ingrédients pour que l’histoire se répéte sont à nouveau réunis… Car il ne fait aucun doute, sous réserve qu’il aille à son terme, que le Tempest sera un concurrent de l’appareil franco-allemand…

Cependant, il reste à voir la réaction de la Suède. Ces derniers temps, il a été dit dans la presse que Londres souhaitait se rapprocher de Stockholm pour justement mettre au point un nouvel avion de combat. Saab va-t-il faire cavalier seul ou bien rejoindre l’un ou l’autre programme?

Cela étant, l’Air Combat Strategy ne dit pas un mot sur le projet de drone de combat franco-britannique, projet pour lequel il fut pourtant décidé, en 2016, d’investir 2 milliards d’euros et de faire travailler ensemble BAE Systems et Dassault Aviation.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]