Le mouvement taleb afghan lance une nouvelle offensive en direction de Kunduz

En septembre 2015, le mouvement taleb afghans lança une opération fin de s’emparer de la ville de Kunduz, la capitale de la province du même nom. Et, pendant près de deux semaines, ils occupèrent une partie de la ville avant de s’en retirer devant une contre-offensive menée par l’armée nationale afghane (ANA), appuyée par les forces spéciales américaine présentes en Afghanistan.

L’année suivante, Kunduz fut à nouveau la cible d’une offensive des taliban. Mais la réaction rapide de l’ANA permit de les repousser au bout d’une semaine de combats.

Puis, en 2017, le mouvement taleb précisa, au moment de lancer sa traditionnelle offensive du printemps, que son intention allait être de consolider ses gains territoriaux. Mais cette année, il a apparemment décidé de reprendre ses attaques contre les capitales provinciales.

En mai, les taliban ont ainsi brièvement occupé le centre de la ville de Farah (capitale de la province du même nom), avant de s’en retirer sous la pression des forces afghanes et américaines. Puis, dans la nuit du 11 au 12 juillet, et alors que l’Otan s’apprêtait à garantir le financement de sa mission Resolute Support jusqu’en 2024, ils ont lancé une offensive coordonnée dans le district de Dasht-i-Archi, dans la province de Kunduz.

Cette dernière compte sept districts, dont 6 sont contestés par les taliban (dont celui de Dasht-i-Archi) et 1 est considéré comme étant sous leur contrôle (celui de Qalay-I-Zal, situé plus à l’ouest et surtout frontalier avec le Tadjikistan).

Pour le moment, l’issue des combats est incertaine, comme, du reste, le bilan des pertes subies par les forces afghanes. Certaines sources ont avancé le nombre d’une quinzaine de tués alors que d’autres parlent d’une soixantaine de morts.

Quoi qu’il en soit, les taliban ont mobilisé leurs meilleurs combattants pour cette offensive, c’est à dire ceux appartenant aux « unités rouges » du mouvement. Présentées comme étant ses « forces spéciales », il s’agit plus de « troupes de choc », mieux équipées et plus aguerries que les autres.

D’après un porte-parole du 209e Corps d’armée de l’ANA, « les taliban ont utilisé du matériel de vision nocturne », dont les soldats afghans ne sont pas équipés… Et, toujours selon lui, « l’attaque a visé deux postes, qui sont tombés, et une base militaire, qui a repoussé les assaillants. »

Les unités « rouges », qui compteraient des combattant étrangers dans leurs rangs (comme en témoigne l’arrestation d’un ressortissant allemand en février dernier), sont généralement à la pointe des assauts lancés par le mouvement taleb.

Dans le même temps, il a été rapporté que des combats ont eu lieu à Farah, où 10 policiers auraient été tués tandis que 10 autres seraient portés disparus. « La province de Farah va bientôt tomber aux mains des taliban si le gouvernement n’y prête pas attention et n’envoie pas de renforts avec un soutien aérien », a prévenu Esmat Qane, un membre du conseil provincial.

Par ailleurs, et cela devrait vu d’un bon oeil par la Russie, accusée de leur livrer des armes et des équipements militaire par des responsables afghans et américains, les taliban ont attaqué des éléments de la branche afghano-pakistanaise de l’État islamique (EI) implantés dans la province de Djôzdjân, frontalière avec le Turkmenistan. Selon Khaama Press, ces combats auraient fait une soixantaine de tués.

« Djôzdjân fait partie des provinces relativement calmes du Nord, mais la sécurité s’y est détériorée au cours des derniers mois, avec l’activité croissante de l’EI et des taliban », a expliqué l’agence de presse.

Photo : Taliban lors de l’offensive de Farah, en mai 2018

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