La nouvelle organisation de la maintenance des véhicules de l’armée de Terre porte-t-elle ses fruits?

Il y a exactement deux ans, le 4 juillet 2016, l’armée de Terre mettait en place une nouvelle organisation du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres dans le cadre du plan de transformation MCO-Terrestre 2025.

Depuis, ce MCO-T repose sur deux pilliers : le Commandement de la maintenance des forces [COM-MF], dont la mission est de garantir la disponibilité technique opérationnelle des matériels utilisés par les forces engagées sur le territoire national et dans les opérations extérieures, et le Service de la maintenance industrielle terrestre [SMITer], concentré sur la régénération des équipements en lien avec l’industrie.

Visiblement, cette réforme commence à porter ses fruits, si l’on en juge par le taux de disponibilité des véhicules de l’armée de Terre au 31 décembre 2017. Ces données viennent d’être communiquées par le ministère des Armées au député François Cornut-Gentille qui les avait demandées pour rédiger son rapport sur l’exécution des crédits 2017 de la Défense.

Cela étant, il est sans doute prématuré de tirer une conclusion définitive à partir de ces chiffres, dans la mesure où il manque les taux de disponibilité de plusieurs équipements de l’armée de Terre, comme le véhicule Aravis, le Souvim, le LRU [lance-roquette unitaire] ou encore le SPRAT [Système de pose rapide de travures].

Toutefois, dans l’ensemble, la disponibilité de la majeure partie des véhicules terrestres s’améliore.

Ainsi en est-il pour le PVP [Petit Véhicule Protégé], dont le taux de disponibilité est passé de 31 à 43%, alors qu’il ne cessait de se dégrader au cours de ces dernières années, notamment à cause de défauts de conception qui ont nécessité un retour en usine pour les corriger.

Le taux de disponibilité du char AMX-10RC affiche une forte porgression, passant de 48 à 57% entre 2016 et 2017. Idem pour les 41 Véhicules Articulés Chenillés [VAC] BV 206 encore en dotation (48% contre 37%) et les Véhicules Haute Mobilité [VHM].

Globalement, la disponibilité des équipements de l’armée de Terre se maintient, quand elle ne progresse pas légèrement, y compris pour les anciens camions GBC 180 et les Véhicules de l’avant blindé (VAB), dont l’attrition semble arrêtée.

Cependant, le coût du MCO pour le VAB est relativement élevé : il faut compter 22.792 euros par unité. Ce véhicule sera remplacé par le VBMR Griffon, dans le cadre du programme SCORPION.

Les chars Leclec, dont 4 exemplaires ont été envoyés en Estonie puis en Lituanie, ont un taux de disponibilité de 64% (en hausse de 3 points), alors que leur maintenance a coûté 324.934 euros par exemplaire.

Le taux de disponibilité des CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie] progresse de 4 points pour s’établir à 72%. C’est d’ailleurs la meilleure « performance », avec les VHM. Et cela alors que 4 d’entre eux sont encore intensivement sollicités en Irak, au sein de la force Chammal. D’où, d’ailleurs, des interrogations sur la capacité à régénérer ces matériels, l’activité opérationnelle au Levant causant une usure « prématurée » des canons. Au passage, le MCO d’un CAESAr a coûté 167.628 euros l’an passé.

S’agissant des Véhicules blindés de combat d’infanterie [VBCI], leur taux de disponibilité a légèrement baissé (70% en 2017 contre 74% en 2016). Mais le plus préoccupant reste la situation des camions TRM 700/100 qui, avec une moyenne d’âge de 20 ans, voient leur disponibilité baisser à nouveau (30% seulement) alors que le coût de leur MCO, par unité, est de 17.586 euros.

Plus récents, les camions lourds de dépannage Kerax coûtent cher à entretenir (46.948 euros par unité)… et leur taux de disponibilité s’écroule (51% contre 65% en 2016). Par comparaison, les très récents PPT [Porteurs Polyvalents Terrestre, livrés par Iveco] affichent une disponibilité de 62% pour un coût de 7.347 euros par véhicule.

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