Pour M. Trump, l’Otan serait « aussi mauvaise » que le traité de libre échange nord-américain qu’il veut renégocier

« Je suis confiant dans la capacité de l’Europe et des États-Unis à rester unis malgré d’importantes divergences », a récemment assuré Jens Stoltenberg, le secréraire général de l’Otan, lors d’un entretien donné à France24. Et d’insister : « Ils sauront démontrer l’importance du lien transatlantique » lors du prochain sommet de l’Alliance, les 11 et 12 prochains, à Bruxelles.

Cependant, ce « lien transatlantique » a été écorné avec la décision des États-Unis de taxer leurs importations d’acier et d’aluminium en provenance de l’Union européenne, du Canada et du Mexique. D’autant plus que cette mesure a été prise pour une raison relevant de la « sécurité nationale ». Les « hostilités commerciales » ouvertes, les Européens ont décidé à leur tour de surtaxer quelques produits américains, dont le beurre de cacahuète, le bourbon et les motos du constructeur Harley Davidson.

Lors du dernier sommet du G7, organisé début juin au Québec, la tension a été palpable. Et le président Trump a même retiré sa signature de la déclaration finale après avoir mal pris un commentaire de Justin Trudeau, le Premier ministre du Canada.

Mais l’on ignorait jusqu’alors que le chef de la Maison Blanche s’en était pris une nouvelle fois à l’Otan.

Ainsi, d’après le site américain Axios, M. Trump aurait déclaré que le prochain sommet de Bruxelles allait être « intéressant », avant de lancer que : « L’Otan est aussi mauvaise que l’ALENA » et « c’est beaucoup trop cher pour les États-Unis. » Ces propos ont été confirmés par un diplomate européen.

Pour rappel, conclu entre les États-Unis, le Mexique et le Canada, l’Accord de libre-échange nord-américain [ALENA] est entré en vigueur en 1994. Or, estimant qu’il n’est pas assez avantageux pour l’économie américaine, M. Trump fit part, dès son investiture, de son intention de leur renégocier, voire de le dénoncer s’il n’obtenait pas gain de cause.

« Le président veut renégocier l’Alena. Si nos partenaires refusent une négociation qui apporte aux travailleurs américains un accord équitable, alors le président avertira que les Etats-Unis ont l’intention de quitter l’Alena », avait en effet indiqué la Maison Blanche, en janvier 2017.

Aussi, son dernier commentaire sur l’Otan a de quoi inquiéter les Alliés qui comptent sur le parapluie américain face à Moscou. D’autant plus que, toujours selon Axios, M. Trump aurait aussi affirmé que « la Crimée devrait probablement appartenir à la Russie parce que tout le monde y parle russe. » En outre, durant la course à la Maison Blanche, il avait critiqué l’Alliance atlantique à plusieurs reprises, allant jusqu’à dire qu’elle était « obsolète ».

Pour le moment, la Maison Blanche n’a pas cherché à démentir les informations révélées par Axios au moment où il a été annoncé une rencontre entre MM. Trump et Poutine qui doit avoir lieu après le sommet de l’Otan.

Cela étant, après le dernier G7, M. Trump avait lié les taxes sur l’acier et l’aluminium à l’Otan… « Pourquoi devrais-je, moi, comme président des Etats-Unis, permettre à des pays de continuer à faire des Excédents Commerciaux Massifs, comme ils le font depuis des décennies, pendant que nos Agriculteurs, Ouvriers et Contribuables ont un prix à payer si fort et si injuste? Pas juste pour le PEUPLE américain! », avait-il lancé sur Twitter. Et d’ajouter : « Les États-Unis paient presque le coût total de la protection par l’Otan de ces mêmes pays qui nous arnaquent sur le commerce. »

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