L’épave a priori complète d’un bombardier américain B-17G repérée en mer du Nord

Mines, munitions immergées, épaves de sous-marins, de navires de surface et d’avions… Les fonds mer du Nord témoignent de l’intensité des combats ayant eu lieu au cours des deux guerres mondiales. Ainsi, durant l’été 2017, un submersible allemand Unterseeboot type UB II de 324 tonnes, porté disparu depuis près d’un siècles avec ses 23 membres d’équipage, y a été retrouvé dans un remarquable état de conservation.

Et, en marge du projet « Nemo Link », qui vise à établir la connexion entre les réseaux électriques belges et britanniques, l’épave d’un bombardier B-17G de l’US Army Air Corps a été repérée à 30 km au large de la ville belge de Nieuport.

La découverte de plusieurs pièces de cet appareil, dont la vis d’un turbocompresseur typique des moteurs dont ces bombardiers étaient pourvus ainsi que de plaques d’aluminium et d’une plaque de protection ont permis de localiser l’endroit précis ou gît l’épave.

L’annonce de cette découverte a été faite le 25 juin par le gouverneur de la Province de Flandre occidentale, Carl Decaluwé, et l’Institut flamand de la Mer [VLIZ, Vlaams Instituut voor de Zee].

« Nous avons averti les autorités américaines, comme il se doit », a indiqué M. Decaluwé. « Les Américains ont fait preuve d’un grand intérêt, car ils ont l’ambition de récupérer et de ramener au pays tout le matériel restant de cette période », a-t-il ajouté.

Le B-17G a été construit à 8.680 exemplaires. Par rapport aux précédentes versions des « Forteresses volantes », cet appareil disposait d’une tourelle Bendix, de turbocompresseurs General Electric B-22 et 13 mitrailleuses de 12,7 mm.

À partir de 1943, les B-17G de l’US Army Air Corps décollaient régulièrement de Grande-Bretagne pour des raids au-dessus de l’Allemagne. Au cours de l’une de ces missions, menées le 14 octobre 1943, 77 de ces bombardiers furent perdus sur les 291 engagés et seulement 33 appareils rentrèrent sans avoir subi de dommages. Cette journée sera d’ailleurs appelée « Bloody Thursday« .

Aussi, l’identification de l’épave du B-17G découverte au large de Nieuport s’annonçait difficile. Toutefois, quatre « candidats sont possibles », a confié Sven Van Haelst, archéologue maritime au VLIZ, après avoir expliqué que cette étape permettra de répondre à la complexe « question d’éventuels restes humains. »

Une plongée sur le lieu où l’épave a été découverte – qui est tenu secret afin d’éviter les chasseurs de trésors – sera organisée en collaboration avec les Américains. Il s’agira de vérifier si l’avion s’est brisé au moment de l’impact.

Au total, 12.000 « obstacles », dont de nombreux morceaux d’épaves, ont été détectés à l’occasion du projet Nemo Link. « Cela a aussi lourdement fait augmenter l’aménagement du câble en question, les frais de préparation s’élévant en définitive à quelque 650 millions d’euros », a souligné le quotidien « La Libre Belgique ».

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