L’Australie confirme l’achat de 6 drones MQ-4C Triton pour surveiller la région Asie-Pacifique

Quand il était dans l’opposition, en 2013, le Parti libéral australien avait plaidé pour l’acquisition de 7 drones HALE [Haute Altitude Longue Endurance] MQ-4C Triton, alors en cours de développement chez les constructeur américain Northrop-Grumman. Le coût d’un tel achat était alors estimé à 1,5 milliard de dollars australiens. En outre, il était aussi question à l’époque d’utiliser ces appareils pour détecter les bateaux entrant illégalement dans les eaux australiennes, et donc lutter contre l’immigration clandestine.

Puis, en 2016, le Parti libéral étant aux commandes, l’acquisition de drones HALE (pour 3 à 4 milliards de dollars australiens) fut confirmée par le Livre blanc sur la défense publié cette année-là. Et il aura fallu attendre deux ans de plus pour voir le Premier ministre australien, Malcolm Turnbull, annoncer la commande d’un premier RQ-4C Triton, pour 1,4 milliard de dollars australiens. Soit autant pour les 7 exemplaires promis il y a cinq ans. En outre, cet achat se fera dans « le cadre d’un programme de coopération avec la marine américaine. »

Le « Triton viendra compléter les missions de surveillance de l’avion Poseidon P-8A grâce à des opération prolongées de longue distance et à la possibilité d’effectuer une série de tâches liées au renseignement, à la surveillance et la reconnaissance », explique un communiqué signé par M. Turnbull.

« Ensemble, ces appareils amélioreront considérablement notre capacité de lutte anti-sous-marine et de frappe maritime, ainsi que nos capacités de recherche et de sauvetage. Notre priorité numéro un est de garder les Australiens en sécurité. Cet investissement protégera nos frontières et rendra notre région plus sûre », poursuit le texte.

Ces drones RQ-4C Triton ne serviront pas seulement à effectuer des missions relevant de l’action de l’État en mer. « Il est très important pour nous de savoir qui opère dans notre région et donc d’être en mesure de répondre si nécessaire à toute menace », a commenté Christopher Pyne, le ministre de l’Industrie de la Défense. Et par conséquent, a-t-il ajouté, ces appareils « surveilleront l’Asie du Sud-est et la mer de Chine méridionale », que Pékin revendique dans sa quasi-totalité.

« L’Australie insiste sur son droit à traverser la mer de Chine méridionale dans les eaux internationales comme nous l’avons toujours fait, que ce soit avec des navires de surface ou avec des avions », a fait valoir M. Pyne.

Dans un premier temps, il est question pour l’Australie d’acquérir 6 RQ-4C Triton, plus un en option. Le premier de ces appareils, qui remplaceront les avions de patrouille maritime AP-3C Orion, entrera en service en 2023, ce qui laisse le temps d’aménager les bases d’Edimbourg et de Tindal pour les accueillir. Une enveloppe de 364 millions de dollars sera prévue à cet effet.

Par ailleurs, le ministère australien de la Défense a annoncé un investissement de 22 millions pour moderniser la base de Butterworth, mise à la disposition des forces australiennes par la Malaisie. A priori, d’après Fairfax Media, les futurs MQ-4C Triton de la Royal Australian Air Force n’y seront pas déployés. Du moins « pas dans un avenir immédiat. »

Dans le cadre de cette commande d’un premier drone HALE, l’Australie va lancer un programme de coopération avec la marine aémricaine pour « le développement, la production et le maintien en puissance du Triton MQ-4C ». Ce qui coûtera 200 millions de plus à Canberra.

« L’alliance de l’Australie avec les États-Unis est notre relation de défense la plus importante, soutenue par une forte coopération dans l’industrie de la défense et le développement des capacités [militaires] », a justifié M. Turnbull. « Ce programme de coopération renforcera notre capacité à développer des capacités avancées et à mener des opérations militaires conjointes », a-t-il insisté.

Photo : 1/ Ministère australien de la Défense 2/ Northrop Grumman

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