Deux gendarmes du GIGN ont été gravement blessés lors d’une intervention à Mayotte

Deux gendarmes de l’antenne du Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale [GIGN] à Mayotte ont été très gravement blessés lors de l’interpellation d’un individu faisant l’objet d’un mandat de recherches pour des agressions commises sur des touristes.

Les faits ont eu lieu le 24 juin, à Brandrélé, dans le sud-est de la principale île de Mayotte. À leur arrivée, les militaires ont été la cible de jets de pierres et de pavés lancés par plusieurs personnes. Deux d’entre-eux ont été gravement blessés. L’un souffre d’un traumatisme crânien tandis que son camarade, dont le pronostic vital est engagé, doit être évacué vers un hôpital de la Réunion pour une fracture de la boîte cranienne.

« Rapidement, du renfort du GIGN a pu les mettre en fuite mais trop tard malheureusement pour nos deux gendarmes qui sont grièvement blessés », a témoigné, dans les colonnes du Parisien, le colonel Philippe Leclercq, le commandant de la gendarmerie à Mayotte.

« Les agressions sur les gendarmes sont en constante augmentation ces dernières années, heureusement pas encore à l’arme à feu mais beaucoup à l’arme blanche ou avec des pierres. Un gendarme a perdu un œil encore récemment. Ces gendarmes sont visés car ils gênent ces individus dans leurs activités délinquantes », a encore expliqué l’officier.

Un dispositif de recherche pour tenter de mettre la main sur les agresseurs a été déployé. Quant à l’individu recherché, il a finalement été interpellé.

En novembre 2016, lors d’une audition au Sénat, le Directeur de la Gendarmerie nationale, le général Richard Lizurey, avait souligné que les gendarmes faisaient face à une « situation explosive » à Mayotte. Entre 2014 et 2015, les agressions physiques y avaient en effet augmenté de 50%, le tout sur fond de tensions communautaires.
Un an plus tard, il fit le même constat.

« La situation à Mayotte constitue une bombe sociale, qui explosera on ne sait pas quand. Mais cela arrivera », avait souligné le général Lizurey, devant les députés. « Tous les jours, j’entends parler de caillassages de gendarmes et de véhicules, d’agressions, ou d’opérations de ‘décasage’ du fait de tensions intracommunautaires », avait-il ajouté. « Il est certain qu’à Mayotte, un jour ou l’autre, nous serons confrontés à des difficultés », ce qui en fait le « territoire le plus préoccupant », avait-il prévenu.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]