Le futur char de combat franco-allemand devrait être opérationnel en 2035

En marge du sommet franco-allemand de Meseberg, près de Berlin, Florence Parly, la ministre des Armées, et Ursula von der Leyen, son homologue allemande, ont signé deux lettre d’intention concernant des projets communs d’armement, l’une sur le Système de combat aérien futur [SCAF], l’autre sur le char de combat du futur [Main Ground Combat System – MGCS].

S’agissant plus précisément de ce dernier, la lettre d’intention souligne que la « France et l’Allemagne partagent la même vision ambitieuse d’un système appuyé sur les technologies les plus innovantes et capable d’assurer une supériorité opérationnelle dans tous les contextes et sur tous les terrains », précise le ministère des Armées.

En outre, ce char franco-allemand sera pleinement intégré au programme français SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation] ainsi qu’au système allemand HEER.

Le calendrier fixé par la lettre d’intention signée par Mme Parly et Mme von der Leyen est moins ambitieux que celui annoncé en février par Stéphane Mayer, le Pdg de Nexter Systems (et espéré par Berlin). « La France et l’Allemagne ont un calendrier partagé, qui prévoit un contrat de développement en 2025 et les premières livraisons à partir de 2030. D’ici là, nous, les industriels, travaillons sur six concepts différents d’architecture », avait-il dit, avant d’annoncer la construction d’un prototype « en 2020 ».

Or, la lettre d’intention parle de lancer une « phase commune de démonstration d’ici mi-2019 » et prévoit un « point d’étape en 2022 » afin de préciser les « évolutions des menaces et des technologies. » En outre, un « besoin opérationnel détaillé » sera établi « d’ici 2024 ». Et d’ajouter que le « MGCS sera le système terrestre de référence à son déploiement en 2035. »

Pour rappel, le char Leclerc doit rester en service jusqu’en 2040, après avoir ét modernisé dans le cadre du programme SCORPION. Quant à la Bundeswehr, elle compte commencer à remplacer ses Leopard 2 à partir de 2030.

Comme attendu, l’Allemagne assurera la conduite de ce programme, lequel, souligne le ministère des Armées, « offre des bases solides pour un accord de coopération plus vaste, notamment avec d’autres partenaires européens. » L’italien Oto Melara pourrait y être associé à l’avenir.

Ce char franco-allemand devrait être mis au point par KNDS, l’alliance formée par Krauss Maffei Wegmann et Nexter Systems. À l’occasion de l’édition 2018 du salon Eurosatory, cette dernière a d’ailleurs présenté « l’Euro Main Battle Tank » [EMBT], qui est ainsi le premier char de conception franco-allemande [il a été conçu à partir du châssis du Leopard 2A7 et de la tourelle du Leclerc, ndlr].

Il s’agit d’une « réponse à court-terme au besoin opérationnel du marché en matière de chars de combat de haute intensité », avait alors précisé Nexter Systems. Mais aussi un ballon d’essai pour voir comment les équipes françaises et allemandes peuvent travailler ensemble pour le MGCS.

Car l’un des enjeux pour KNDS est d’être en mesure de proposer une offre pour le remplacement, à l’horizon 2030, des 8.000 chars et des 3.500 systèmes d’artillerie actuellement en service au sein des forces armées européennes. D’où l’intérêt du MGCS mais aussi du système d’artillerie du futur [CIFS – Common Indirect Fire System], également évoqué dans la lettre d’intention. Ce programme vise à remplacer les CAESAr et les LRU de l’armée de Terre ainsi que les PzH 2000 de la Bundeswehr.

Photo ; EMBT (c) KNDS

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