Une feuille de route pour garantir la réactivité technologique du programme SCORPION a été validée

Lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le général Charles Beaudouin, chargé ds plans et des programmes au sein de l’état-major de l’armée de Terre [EMAT] avait évoqué l’élaboration du « feuille de route très novatrice » entre ses services et la Direction générale de l’armement [DGA] afin de mettre en place un processus nouveau visant à garantir la réactivité du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation] en intégrant plus rapidement d’éventuelles innovations technologiques.

« Au lieu de définir un besoin, de réfléchir aux spécifications et d’appeler ensuite l’industriel, nous voulons discuter d’emblée avec la DGA et l’industriel », avait expliqué le général Beaudouin, estimant par ailleurs nécessaire de mener une politique de « démonstrateurs » pour permettre une « levée accélérée des risques » sur les nouveaux programmes.

Cette feuille de route vient d’être validée par Florence Parly, la ministre des Armées. Et un calendrier des prochaines capacités dont devra disposer l’armée de Terre a dans le même temps été défini.

Il s’agit ainsi d’adopter une démarche incrémentale dans la conduite du programme SCORPION. Cette approche vise à « garantir l’adéquation aux besoins en termes de qualité, performances, coûts et délais », explique le ministère des Armées. Et ce dernier d’ajouter qu’elle « préfigure une approche plus souple et plus réactive dans la conduite des programmes d’armement du ministère » (cela dit, l’armée de l’Air et la Marine nationale connaissent déjà ce concept).

En clair, cela consiste à intégrer les innovations technologiques quand elles sont disponibles, c’est à dire de passer de « l’adaptation réactive à l’anticipation proactive », comme l’a récemment souligné général Beaudouin. Ce qui n’est pas une mince affaire, quand l’on sait que les cycles d’innovation technologique tendent à s’accélérer. D’où, d’ailleurs, la création de nouvelles structures, comme le DGA Lab ou, pour l’armée de Terre, du « Battle Lab Terre ».

« Cette démarche [incrémentale] est fondée sur une concertation renforcée entre la DGA, les états-majors et l’industrie. Les bénéfices attendus sont une meilleure adaptation face à l’émergence de nouvelles menaces et une accélération de la mise en service des innovations, sitôt qu’elles atteignent une maturité suffisante », fait valoir le ministère des Armées.

S’agissant de la feuille de route validée par Mme Parly pour le programme SCORPION, des « partenariats d’innovation » seront mis en place en 2019 pour préparer la mise au point du futur Engin principal du Génie, destiné à l’aménagement des positions de combat et des axes de mobilité [MAC – moyen du génie d’appui au contact] ainsi que celle du Véhicule blindé d’aide à l’engagement [VBAE] qui succédera au VBL [Véhicule blindé léger].

Comme l’explique le ministère des Armées, un partenariat d’innovation est un « processus d’acquisition utilisé lorsqu’il n’existe pas de solution sur le marché, qui englobe la R&D et l’acquisition du système associé, en sélectionnant au fur et à mesure des phases du projet les différents industriels initialement retenus. »

Toujours en 2019, la DGA lancera l’acquisition d’un « premier standard de mini robotique de reconnaissance pour le génie et l’infanterie » ainsi que le développement d’un véhicule blindé Griffon « porteur d’un mortier (MEPAC – mortier embarqué pour l’appui au contact). »

Enfin, en 2022, de nouvelles capacités seront intégrées aux systèmes SCORPION, comme la protection active des véhicules contre les missiles ou le renforcement de leur protection. Et ce sera également, annonce le minsitère des Armées, l’horizon de « l’arrivée de robots terrestres et de mini-drones aériens intégrés au combat collaboratif, ainsi que de nouveaux capteurs qui feront pleinement entrer le programme SCORPION dans l’ère des grandes données et de l’intelligence artificielle. »

Photo : le Scarabee d’ARQUUS, candidat pour le programme VBAE (c) ARQUUS

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]