Les programmes d’armement retardés ou annulés? « C’est fini », assure Mme Parly

L’on ne compte le nombre de programmes d’armement « décalés », « réduits », voire « annulés » au cours de ces dix ou vingt dernières années. Tel a été le cas, par exemple, du programme BATSIMAR [Bâtiments de surveillance et d’intervention hauturiers] qui, bien qu’étant très importants pour le renouvellement des patrouilleurs et avisos de la Marine nationale, devrait finalement se concrétiser d’ici 2025, alors que la Loi de programmation militaire [LPM] votée en 2008 évoquait l’horizon 2017.

Et c’est ainsi que l’on parle de « ruptures temporaires de capacité ». Ruptures qui, à la longue, risquent de devenir définitives. D’autant plus que les équipements des armées sont utilisés intensivement, qui plus est dans des environnements difficiles qui accélèrent leur usure.

Pour remédier à des déficits capacitaires, il est arrivé que les Armées aient bénéficié de « rustines », comme le Système de drones tactiques intérimaires [SDTI]. Devant être retiré du service en 2007, ce dernier est toujours en dotation et sert encore en opération [c’est le cas en Centrafrique, ndlr]. Il sera remplacé par le Patroller qui, conçu par Sagem, pourra être armé.

Et si le programme SCORPION avait dû faire les frais d’ambitions revues à la baisse, un VAB ou AMX-10RC aurait théoriquement pu « être utilisé par trois générations de soldats : le grand-père au sein de la division Daguet en Irak en 1991, le père aujourd’hui dans la bande sahélo-saharienne, et le fils dans les opérations de demain », a récemment souligné le général Charles Beaudouin, chargé des plans et des programmes de l’état-major de l’armée de Terre.

Mais, à en croire Florence Parly, la ministre des Armées, cette époque sera révolue avec la LPM 2019-25 : elle l’a en effet clairement dit lors de l’ouverture du salon de l’armement terrestre Eurosatory, ce 11 juin.

« Depuis des années, notre engagement opérationnel est majeur, nos équipements sont employés intensément et éprouvés dans des conditions souvent hostiles. Et dans ces conditions, bien souvent, quelle a été notre réponse? Des programmes d’armement retardés, encore retardés et parfois annulés. C’était dangereux pour nos forces, dangereux pour notre supériorité opérationnelle : c’est fini », a ainsi affirmé Mme Parly.

« Sur la période de la programmation, ce sont 295 milliards d’euros qui seront consacrés à nos Armées avec comme objectif de dédier, suivant l’engagement du Président de la République, 2% de notre PIB à la défense d’ici 2025. Et le renouvellement des équipements et des matériels est au cœur de cette LPM de choc, qui va permettre une remontée en puissance majeure de nos Armées », avait préalablement rappelé la ministre.

Cela étant, comme il n’est pas possible de tout faire à la fois, des arbitrages ont dû être faits lors de la préparation de la LPM 2019-25. C’est ainsi que quelques programmes seront décalés dans le temps, comme l’Hélicoptère interarmées léger (HIL) ou encore le Système de drones aériens pour la marine [SDAM] qui arrivera en 2028 au lieu de 2023. Mais l’essentiel est qu’il n’y ait pas de mauvaise(s) surprise(s) (on n’est jamais à l’abri de coupes budgétaires) et que les équipements prévus par la LPM soient livrés en temps et en heure. En tout cas, Mme Parly en a pris l’engagement.

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