Un général des forces spéciales américaines pressenti pour être le futur chef de la mission de l’Otan en Afghanistan

Quand le général Stanley McChrystal, qui était alors le chef du Joint Special Operations Command, fut nommé pour commander la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), déployée en Afghanistan sous l’autorité de l’Otan, beaucoup d’observateurs y virent un changement d’approche pour contrer le mouvement taleb afghan. Ce qui était vrai.

En effet, fort de son expérience dans les forces spéciales américaines, le général McChrystal s’attacha à mettre en place de nouvelles méthodes, centrées sur la population afghane (« gagner les coeurs et les esprits »). « La situation est grave mais la réussite est encore possible et requiert une révision de la stratégie, de l’engagement et de la détermination, ainsi qu’un meilleure coordination des efforts », avait-il expliqué.

Près de 9 ans plus tard, la situation en Afghanistan reste compliquée, avec désormais pas moins de 7 capitales provinciales menacées par les talibans (Farah, Lashkar Gah, Faizabad, Tarin Kot, Kunduz, Maimana et Pul-i-Khumri). En outre, une branche afghano-pakistanaise de l’État islamique (EI-K) y a fait son apparition. L’ISAF a cédé la place à la mission Resolute Support, conduite par l’Otan, et le contingent américain déployé en Afghanistan a été renforcé, avec des règles d’engagement assouplies, dans le cadre d’une nouvelle stratégie détaillée par le président Trump en août 2017.

C’est donc dans ce contexte que le général John Nicholson, l’actuel chef de Resolute Support et des troupes américaines en Afghanistan, sera bientôt remplacé. Et selon The Wall Street Journal, son successeur désigné serait le général Austin Scott Miller, qui, comme Stanley McChrystal par le passé, commande actuellement le JSOC.

Et comme celui qui a inspiré le film « War Machine » (avec Brad Pitt comme premier rôle), le général Miller est très expérimenté, ce qui lui vaut des commentaires similaires à ceux qui avait été faits à l’égard de McChrystal en 2009.

Âgé de 57 ans, et ayant rejoint les forces spéciales en 1992, le général Miller a pris part à pratiquement toutes les opérations menées par les forces américaines depuis 1993 (Somalie, où il a participé à la « bataille » de Mogadiscio avec la Delta Force, Bosnie, Afghanistan, Irak).

Le général Miller « devra exploiter sa vaste expérience dans les opérations anti-terroristes pour écraser la mosaïque de groupes insurgés qui visent à renverser le gouvernement du président afghan Ashraf Ghani » et « superviser les programmes d’entraînement de l’armée américaine dans l’espoir de continuer à renforcer l’armée afghane », a ainsi estimé, à son endroit, l’hebdomadaire Time, pour qui le fait qu’il soit pressenti pour remplacer le général Nicholson est sans doute le signe que « l’administration Trump est en train de repenser son approche conventionnelle. »

Cela étant, le Pentagone s’est refusé à confirmé l’information du Wall Street Journal. « Nous n’avons rien à annoncer à ce stade. Nous ne discutons pas de nos délibérations internes », a-t-il fait valoir.

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