Le mandat de la mission européenne « EUTM Mali » prolongé de 2 ans et étendu à la force conjointe du G5 Sahel

Lancée en février 2013, dans la foulée de l’opération française Serval, à la demande du gouvernement malien et dans le cadre de la résolution 2085 du Conseil de sécurité des Nations unies, la mission militaire de l’Union européenne « EUTM Mali », chargée de former les soldats maliens, va durer au moins jusqu’au 18 mai 2020.

En effet, ce 14 mai, le Conseil de l’Union européenne a annoncé que le mandat d’EUTM Mali allait être prolongé de deux ans supplémentaires. En outre, cette mission ne concernera plus seulement les forces armées maliennes (FAMa) mais aussi la Force conjointe du G5 Sahel. En conséquence, son budget sera porté à 59,7 millions d’euros « pour la période allant du 19 mai 2018 au 18 mai 2020, contre 33,4 millions d’euros pour la période de deux ans en cours. »

Cette extension du mandat d’EUTM Mali doit lui permettre de fournir des conseils et un « appui à la formation » à la Force conjointe du G5 Sahel, pour laquelle l’Union européenne [UE] a déjà débloqué 100 millions d’euros.

En cinq ans, l’EUTM Mali a formé 8 bataillons (soit 12.000 soldats et un tiers des FAMa), dont cinq ont été « réentraînés ». Comptant 600 militaires venus de 22 pays de l’UE et placée sous le commandement du général espagnol Enrique Millan Martinez, cette mission porte désormais son effort sur la formation des cadres (« formation des formateurs » et « conseils aux formateurs ») dans les écoles militaire et son centre d’entraînement basé à Koulikoro. « Cette approche progressive permettra de rendre les FAMa autonomes et de leur transférer petit-à-petit la responsabilité de l’entrainement », explique son état-major.

Cela étant, comme l’a récemment souligné une délégation de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et des Forces armées, l’EUTM Mali, aussi essentielle soit-elle parce qu’il « n’y a pas d’autre solution que de reconstruire l’armée malienne […] même si on a parfois l’impression d’arroser le sable », manque d’instructeurs francophones, ce qui ne facilite pas la formation des soldats maliens. En outre, elle ne se concentreraient pas assez sur l’instruction des sous-officiers, qui « sont le maillon faible de l’armée malienne » et le suivi des soldats formés est déficient.

« Les Maliens […] éparpillent les stagiaires au lieu de les projeter en unités constituées, alors même que les stages de 5 semaines de formation ont créé le minimum de cohésion qui fait si cruellement défaut à leurs unités », a ainsi expliqué Christian Cambon, le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères.

Quant à la Force conjointe du G5 Sahel, qui doit compter 5.000 hommes fournis par le Mali, le Tchad, le Niger, le Burkina Faso et la Mauritanie, elle reste tributaire du déblocage de l’aide financière qui lui a été promis. De même que la Mission des Nations unies au Mali [MINUSMA] manque de moyens pour lui apporter un soutien logistique, conformément à ce que prévoit une résolution du Conseil de sécurité votée en décembre dernier.

Cependant, à Ouagadougou, le 13 mai, le ministre nigérien de la Défense, Kalla Moutari, a assuré que la Force conjointe du G5 Sahel était « prête » à entrer en action.

« Nous sommes sommes prêts à lancer les opérations dans la mesure où toutes les forces composantes du G5 Sahel sont sur place », a déclaré le ministre nigérien après avoir rencontré le président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, ainsi que ses homologues du G5 Sahel. « Nous avons mis en place les documents juridiques qui encadrent l’action de cette force sur l’ensemble de nos territoires. Donc ce n’est qu’une question de temps [pour le début des opérations] qui est réservée à la discrétion des responsables militaires », a-t-il ajouté.

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