L’armée de Terre veut recruter des sous-officiers récemment rendus à la vie civile

Au cours de ces trois dernières années, l’armée de Terre a recruté près de 46.000 soldats afin de pouvoir porter les effectifs de sa Force opérationnelle terrestre (FOT) à 77.000 hommes. Et, en 2018 encore, elle devra trouver 13.000 recrues supplémentaires.

Cet effort en matière de recrutement concerne également les cadres de l’armée de Terre. Ainsi, l’École nationale des sous-officiers d’active [ENSOA] de Saint-Maixent, qui recrute par voie directe et semi-directe, a vu son activité augmenter significativement, au point qu’il lui a fallu réactiver son cinquième bataillon d’élèves, dissous en 2005.

Cela étant, l’armée de Terre fait face à deux problèmes. Le premier porte sur la qualité des dossiers de recrutement, laquelle « s’érode », selon le général Jean-Pierre Bosser, son chef d’état-major. « Pendant vingt ans, l’armée de terre n’était jamais descendue en dessous du ratio d’un dossier utile sur deux ; aujourd’hui, le ratio se situe à un dossier utile sur 1,8. Cela met en exergue la question de l’attractivité du métier des armes et de nos parcours professionnels », avait-il expliqué lors d’une audition à l’Assemblée nationale, en octobre dernier.

Un second problème est que l’armée de Terre est confrontée à des « seuils critiques en matière de compétences ». Si ses effectifs sont suffisants, il n’en reste pas moins qu’il faut du temps pour former des cadres expérimentés. Le général Bosser avait ainsi estimé qu’il lui manquait « environ 3.000 sous-officiers supérieurs ».

« La remontée en puissance prend du temps, et nécessite un schéma d’anticipation dans le domaine des ressources humaines. Rien ne sert d’avoir de nouveaux chars, si nous n’avons pas de militaires pour les piloter et les diriger », avait souligné le CEMAT, lors de la même audition parlementaire.

D’où la politique de « réengagement » que vient de mettre en place l’armée de Terre, afin de « contribuer à la satisfaction globale de ses besoins en ressources humaines en volume et en qualité. »

En clair, il s’agit de permettre à des sous-officiers récemment rendus à la vie civile et disposant de « compétences recherchées » de « rempiler ».

« La conquête des qualifications est désormais un enjeu majeur des ressources humaines. Par cette campagne de recrutement, l’armée de Terre répond à cette problématique et participe à la réduction des déficits en sous-officiers supérieurs constatés dans certaines spécialités », explique le Sirpa Terre.

Cette « politique de réengagement » concerne exclusivement les sous-officiers qui ont quitté l’armée de Terre après la fin de leur contrat ou qui en ont démissionné « pour se reconvertir », à la condition qu’ils n’aient pas perdu leur aptitude et qu’ils ne cumulent pas 27 ans de service.

« Après réengagement, les sous-officiers récupèrent le grade qu’ils détenaient au moment de quitter le service et peuvent postuler à l’ensemble des examens ou concours ouverts à ses pairs », précise l’armée de Terre, qui ne dit cependant pas si une prime de « ‘réengagement » (comme il existe une prime d’engagement) est prévue.

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