Pékin a encore renforcé ses capacités d’interdiction et de déni d’accès en mer de Chine méridionale

Selon des sources du renseignement américains citées par CNBC, Pékin a installé des missiles anti-navire (YJ-12) et sol-air (systèmes de défense aérienne HQ-9) sur les récifs de Fiery Cross [Yongshu], Subi [Zhubi] et Mischief [Meiji], tous situés dans l’archipel des Spratleys, en mer de Chine méridionale, soit à l’est du Vietnam et l’ouest des Philippines.

Pour rappel, Pékin estime que la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale lui appartient, alors que d’autres pays de la région y ont des prétentions. En juillet 2016, la Cour permanente d’arbitrage (CPA) de La Haye avait estimé que les revendications chinoises dans cette partie du monde, qui plus est stratégique, n’avaient « aucun fondement juridique ».

Mais cela n’a nullement empêché Pékin de continuer à aménager plusieurs récifs des archipels Spratleys et Paracel à des fins militaires, notamment en y installant des capacités d’interdiction et de déni d’accès (A2/AD).

S’assurer du contrôle de la mer de Chine méridionale n’est pas anodin dans la mesure où cette région est un carrefour de routes maritimes essentielles pour le commerce mondial (et, accessoirement, pour l’approvisionnement énergétique du Japon). En outre, elle serait riche en hydrocarbures et en ressources halieutiques. Enfin, d’un point de vue strictement militaire, il s’agit aussi pour la marine chinoise de disposer d’une zone de déploiement sécurisée pour ses sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) basé à Hainan.

Quoi qu’il en soit, Pékin n’a pas démenti l’information donnée par CNBC. « Les constructions pacifiques de la Chine dans l’archipel des Spratleys, y compris le déploiement de nécessaires installations de défense du territoire national, ont pour but de protéger la souveraineté et la sécurité de la Chine », a affirmé Hua Chunying, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. « Ceux n’ayant pas de velléité de violer [cette souveraineté] n’ont aucune raison de s’inquiéter », a-t-elle ajouté.

Les États-Unis, qui ont multiplié les missions visant à garantir la liberté de navigation en mer de Chine méridionale en envoyant des navires de l’US Navy près des récifs en question, ont dénoncé l’attitude de Pékin.

« Nous sommes bien au fait de la militarisation de la mer de Chine méridionale par la Chine », a déclaré, le 3 mai, Sarah Sanders, la porte-parole de la Maison Blanche. « Nous avons évoqué nos préoccupations à ce sujet directement avec les Chinois et il y aura des conséquences à court terme et à long terme », a-t-elle poursuivi, sans préciser la nature des « conséquences » qu’elle venait d’évoquer.

En tout cas, pour Washington, il importe que la liberté de navigation soit respectée. « Nous allons poursuivre nos opérations », a indiqué Dana White, une porte-parole du Pentagone. « La Chine doit réaliser qu’elle a bénéficié de la liberté de navigation et que l’US Navy a été le garant de cela », a-t-elle fait valoir.

Photo : archive

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