Syrie : Des combats ont opposé les troupes pro-régime et les Forces démocratiques syriennes dans la province de Deir ez-Zor

Quand la Turquie lança son offensive contre la ville d’Afrin, située dans le nord-ouest de la Syrie, Damas annonça l’envoi des combattants pro-régime pour reforcer les milices kurdes des YPG, par ailleurs membres des Forces démocratiques syriennes [FDS], soutenues par la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis.

Mais il en va tout autrement dans la province de Deir ez-Zor, les troupes loyales à Bachar el-Assad font face aux FDS. À la faveur des opérations menées contre l’État islamique (EI ou Daesh) dans cette région, les premières ont pris le contrôle de la capitale provinciale et de territoire situés sur la rive occidentale de l’Euphrate, tandis que les secondes se tiennent sur la rive orientale du fleuve.

En février, et malgré la mise en place d’une ligne de « déconfliction » par la coalition anti-jihadiste et l’état-major russe, les forces pro-régime, appuyées par des mercenaires russes, attaquèrent les FDS à la hauteur de la localité de Kusham. Seulement, cette offensive n’alla pas plus loin, l’aviation américaine étant intervenue.

Pour autant, la situation est loin d’être réglée. Ainsi, le 28 avril, le long de la ligne de contact, les troupes gouvernementales ont lancé une nouvelle attaque contre les FDS, lesquelles auraient perdu 6 combattants.

Plus tard, l’agence officielle SANA a annoncé que cette offensive avait permis de prendre le contrôle de Junaynah, de Maishiyah, de Jiyah et de Hissan, soit quatre villages d’où les jihadistes de l’EI avaient été chassés par les FDS en octobre dernier.

« C’est la première fois que le régime lance une opération qui lui permet de reconquérir des territoires tenus par les FDS », a souligné Rami Abdel Rahmane, le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Dans un communiqué, les FDS ont fait valoir que cette offensive a été lancée alors qu’elles se préparaient à reprendre l’opération « Jazeera Storm », laquelle vise à chasser l’EI des dernières positions qu’il occupe dans la province de Deir ez-Zor et à sécuriser la frontière orientale de la Syrie.

« Nous, Forces démocratiques de Syrie, réaffirmons notre engagement et notre détermination à arracher les racines du terrorisme et affirmons également notre droit à la légitime défense. Nous considérons cette agression par le régime syrien comme un soutien au terrorisme et une tentative de bloquer les efforts faits pour vaincre le terrorisme », a réagi Kino Gabriel, le porte-parole des FDS.

Quant à la coalition anti-jihadiste, elle a utilisé les canaux mis en place dans le cadre des mesures de « déconfliction » pour tenter de désamorcer la situation.

Finalement, les forces pro-régime ne seront pas restées longtemps dans les villages dont elles venaient de prendre le contrôle, les FDS ayant lancé une contre-attaque victorieuse dans la foulée. Du moins, c’est ce qu’elles ont affirmé, via un nouveau communiqué diffusé le 29 avril au soir. Cela étant, on ignore encore le bilan de ces derniers combats et si la coalition est intervenue en soutien.

Photo : Combattants kurdes syriens en 2013

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