Des bases militaires syriennes visées par des missiles

Ce 30 avril, citant une source militaire, l’agence de presse officielle SANA a indiqué que des « positions » des forces gouvernementales syriennes, situées dans les provinces de Hama et d’Alep, avaient été visées par des « missiles ennemis » au cours de la nuit. Cependant, aucun détail n’a été donné sur l’origine de ces attaques.

D’après l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), ces frappes auraient fait 26 tués, dont 4 syriens. « Les autres sont des combattants de nationalités étrangères, avec une écrasante majorité d’Iraniens », a-t-il précisé. « De par la nature des cibles, il s’agit probablement de bombardements israéliens », a-t-il estimé.

Des médias affiliés à l’opposition syrienne ont donné le bilan de 38 tués, dont 18 militaires iraniens. Ces frappes, ont-ils aussi affirmé, auraient fait 57 blessés.

Cependant, l’agence iranienne Tasnim y a opposé un démenti. « Toutes ces informations sur une attaque contre une base militaire iranienne en Syrie et le martyre de plusieurs conseillers militaires iraniens en Syrie sont infondées », a-t-elle avancé, en citant une source anonyme. Or, le journal Al-Akhbar, affilié au Hezbollah libanais, a précisé que les cibles visées étaient des bases de l’armée syrienne utilisée par le corps des gardiens de la révolution iraniens et des milices chiites originaire d’Irak, d’Afghanistan et du Pakistan.

Au total, ces frappes ont touché trois installations militaires. L’une aurait visé l’aéroport militaire de Nairab, dans la province d’Alep tandis que les deux autres auraient concerné deux bases situées dans la région de Hama, dont celle de Nahar al Bard (au sud) et celle de la 47e Brigade, implantée près de la ville de Tal Salhab.

Cette dernière abriterait un centre de production de missiles, construit avec l’aide de la Corée du Nord en 2011. Aussi, Israël est fortement soupçonné d’être à l’origine des raids contre ces trois bases syriennes.

Ancien chef du renseignement militaire israélien, le général Amos Yadlin a donné au Jerusalem Post trois hypothèses sur les raisons de ces frappes, qui viennent après celles réalisées contre la base syrienne de Tiyas (T4), au cours desquelles plusieurs militaires iraniens furent tués, dont le colonel Mehdi Dehghan, qui commandait une unité de drones.

Ainsi, selon le général Yadlin, ces frappes ont sans doute été décidées soit pour éviter un transfert d’armes au Hezbollah, empêcher la construction de nouvelles infrastructures iraniennes ou contrecarrer une éventuelle attaque planifiée par l’Iran contre Israël, en représailles du raid contre la base T4, le 9 avril dernier.

Reste que le gouvernement israélien, comme souvent, a refusé de confirmer son éventuelle responsabilité dans ses frappes. « Je ne suis pas au courant de cet évènement », a ainsi répondu Yisrael Katz, le ministre des Transports, également en charge du Renseignement, alors qu’il était interrogé sur ces frappes lors d’un entretien donné à la radio militaire israélienne. Toutefois, a-t-il ajouté, « toutes les violences et l’instabilité en Syrie résultent des tentatives de l’Iran de s’implanter militairement dans ce pays. Israël ne permettra pas l’ouverture d’un front nord en Syrie. »

« Tout site dans lequel nous constatons une tentative iranienne de s’implanter militairement en Syrie sera attaqué. Nous ne permettrons pas que cela se produise quel qu’en soit le prix « , a aussi récemment prévenu, Avigdor Lieberman, le ministre israélien de la Défense.

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