Frégates multimissions : Athènes admet avoir dit des carabistouilles

La semaine passé, le journal Kathimerini, se fondant sur des informations paraissant sûres puisqu’elle furent confirmées plus tard par Fotis Kouvelis, le ministre-adjoint grec de la Défense, affirma que Paris avait donné son accord pour céder, en leasing, deux frégates multimissions (FREMM) de la Marine nationale à Athènes, dans l’attente de la vente de deux autres frégates, de type Belh@ra cette fois.

Et M. Kouvelis fut même très précis quand il confirma cette information sur les ondes de la radio Skaï. Ainsi, selon lui, cet accord avait été « finalisé » lors d’un entretien téléphonique entre le président Macron et le Premier ministre grec, Alexis Tsipras et les deux FREMM allaient être livrées en juillet ou en août.

Pourtant, la ministre française des Armées, Florence Parly, opposa un démenti. « Cette nouvelle […] n’est pas d’actualité, même si bien sûr nous sommes à la disposition de nos amis grecs pour continuer à travailler de manière encore plus étroite », avait-elle précisé, en marge d’un déplacement à Toulon.

Et pour cause : au regard de ses activités opérationnelles, la Marine nationale a plus que jamais besoin de ses deux FREMM. Il est donc totalement exclu de les louer, d’autant plus que, contrairement à ce qu’il s’était passé quand la frégate Normandie fut livrée à l’Égypte, elle n’a maintenant plus aucune marge de manoeuvre.

Cependant, malgré ce démenti de Mme Parly, un responsable du ministère grec de la Défense, sollicité par l’AFP, avait maintenu les propos de M. Kouvelis, tout en se disant « surpris » par la réponse française. Et, d’après lui, M. Tsipras avait même autorisé à évoquer publiquement cet accord sur les FREMM.

Aussi, l’on peut se demander les raisons de ces « carabistouilles ». Problème de traduction? Façon de mettre la pression sur Paris pour faire accélérer les discussions sur la livraison de frégates? Nervosité en raison des tensions avec la Turquie?

Finalement, les choses ont été éclaircies ce 24 avril, avec un rétropédalage en règle de la part du gouvernement grec.

« Le ministère de la Défense examine divers projets » pour renforcer les capacités militaires du pays » et « s’il y a un accord quelconque, il sera annoncé officiellement », a en effet affirmé Dimitris Tzanakopoulos, le porte-parole du gouvernement grec.

Il n’en demeure pas moins que la Grèce a effectivement besoin de renforcer ses moyens navals. Lors d’un entretien donné en mars au quotidien Libération, le ministre grec de la Défense, Panos Kamménos, a précisé que « les violations des eaux territoriales » grecques [par des navires turcs] ont « augmenté de 450 % » en un an. « Nous sommes obligés de défendre notre territoire, non seulement pour la Grèce mais aussi pour l’Europe », a-t-il dit.

Photo : Marine nationale

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