L’armée de Terre lance une campagne de sensibilisation à la souffrance psychique

Le phénomène est malheureusement bien connu de la Gendarmerie. Et il devient même très préoccupant pour son directeur, le général Richard Lizurey. Ainsi, comme l’a récemment indiqué ce dernier lors d’une audition au Sénat, l’on compte déjà 7 suicides et 15 tentatives de suicides chez les gendarmes depuis le début de cette année. « Malheureusement, nous sommes sur une tendance extrêmement inquiétante », a-t-il dit.

Aussi, le DGGN a-t-il réuni la commission nationale de prévention des risques psycho-sociaux de la Gendarmerie afin de faire un bilan avant « d’aller encore plus loin par rapport au dispositif déjà mis en place » pour tenter de réduire un fléau qui n’est pas propre aux gendarmes.

Suractivité pouvant engender de la lassitude et du découragement, échec professionnel ou familial affectant l’estime de soi, solitude affective, problèmes divers et variés qui entament toute volonté et entraînent un repli sur soi, incapacité soudaine à se projeter dans l’avenir, etc… Les raisons de la souffrance psychique sont nombreuses.

Et l’armée de Terre, comme l’a indiqué son chef d’état-major, le général Jean-Pierre Bosser, lors d’une récente audition parlementaire, est décidée à s’y attaquer en lançant une campagne de sensibilisation, avec le concours du Service de Santé des Armées (SSA). Dans le cadre de l’opération Sentinelle, il a en effet été rapporté plusieurs cas de suicides (ou de tentatives) de soldats.

Cette campagne met l’accent sur deux éléments. Le premier insiste sur « l’importance de l’attention portée à l’autre », en rappelant que l’armée de Terre est une « famille » qui « ne laisse personne sur le bord du chemin ». En clair, la fraternité d’armes suppose « l’intérêt de chacun pour autrui », ce qui permet de déceler les « signaux faibles d’une souffrance intérieure » d’un ou d’une camarade. Le second souligne qu’il n’y a pas à avoir de honte à demander de l’aide quand on se trouve en détresse.

Pour lutter contre ce phénomène, l’armée de Terre veut « réduire », voire « éliminer » tout facteur de risque pouvant générer de la souffrance liée aux conditions d’exercice du métier. » Un autre axe vise à repérer les militaires en difficulté et « à prendre des contre-mesures pour éviter la multiplication du nombre de personne en souffrance (absentéisme, burn-out…) ». Enfin, un troisième niveau consiste à les prendre en charge, avec le SSA.

Un « kit » a donc été distribué au sein des unités de l’armée de Terre afin de mettre en place des « séances de sensibilisation ».

« Cette campagne se mène en totale cohérence avec le Plan familles dont l’une des mesures vise à porter une attention accrue au moral des familles en facilitant notamment l’accès au soutien psychologique mis en place dans les armées et en amplifiant le soutien moral avant, pendant et après la mission », précise encore l’armée de Terre.

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