Israël : Le drone iranien abattu en février aurait été « armé d’explosifs »

Le 10 février, Israël avait lancé un raid contre la base de Tiyas (ou T-4) en Syrie après l’interception et la destruction par des hélicoptères d’attaque AH-64 Apache d’un drone de facture iranienne dans son espace aérien. C’est d’ailleurs au cours de cette opération qu’un F-16 israélien fut perdu.

Quant au drone iranien en question, les autorités israéliennes affirmèrent qu’il s’agissait d’une copie d’un RQ-170 « Sentinel », un engin conçu par Lockheed-Martin dont un exemplaire s’était écrasé en Iran lors d’une mission de renseignement, en décembre 2011.

D’après la même source, ce drone s’était infiltré dans l’espace aérien d’Israël, à la hauteur du lac de Tibériade, après avoir décollé de la base de Tiyas. D’où le raid lancé dans la foulée.

Deux mois plus tard, et alors que de nouvelles frappes ont visé, le 9 avril, la base de Tiyas (ou T-4), l’état-major israélien s’est décidé à en dire plus au sujet de l’appareil iranien abattu.

« Suite à une analyse de la trajectoire de vol du drone iranien qui a violé l’espace aérien d’Israël le 10 février 2018, et une enquête approfondie des renseignements militaires, Tsahal a conclu que le drone était armé d’explosifs et avait pour mission d’attaquer Israël », a ainsi accusé l’état-major israélien, le 13 avril.

« En interceptant le drone iranien, les hélicoptères de Tsahal ont déjoué une attaque iranienne sur le sol israélien. Le drone a été identifié et suivi par les systèmes de défense anti-aérienne jusqu’à sa destruction, permettant d’éliminer la menace posée par le drone », a-t-il ajouté.

Si cette information est avérée, alors l’intrusion de ce drone iranien dans l’espace aérien isralien pourrait marquer un tournant dans la mesure où ce serait la première fois que l’Iran aurait tenté de s’en prendre directement à Israël sans intermédiaire, comme par le Hezbollah par exemple.

S’agissant des frappes ayant visé la base de Tiyas le 9 avril dernier, une source de Tsahal a admis qu’Israël en était à l’origine, a rapporté, ce 16 avril, le New York Times. Ce raid a fait 7 tués parmi les combattants iraniens présents sur ce site. A priori, tous appartenaient à la force « Qods », l’unité des Gardiens de la Révolution chargée des opérations extérieures.

Chose plutôt inhabituelle, d’après le New York Times, l’Iran a médiatisé les funérailles de cinq officiers de la force Qods tués lors du raid contre la base de Tiyas, dont le colonel Mehdi Dehghan, un spécialiste des drones. En outre, signe que l’on est sans doute à la veille d’une « escalade », les responsables iraniens n’ont cessé d’affirmer qu’Israël allait subir une « contre-attaque », après que l’État hébreu a été accusé par la Russie d’avoir été à l’origine du raid.

D’ailleurs, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, ne dit pas autre chose. Les Israéliens « doivent savoir qu’ils ont commis une erreur historique, ils se sont mis eux-mêmes en combat direct avec l’Iran avec cette agression », a-t-il lancé, le 13 avril. « C’est sans précédent depuis sept ans : qu’Israël prenne pour cible clairement les forces des Gardiens de la révolution qui sont présents en Syrie », a-t-il ajouté. « C’est un évènement charnière pour la situation de la région », a-t-il insisté.

Quoi qu’il en soit, le Hezbollah, qui a toutefois été affaibli par les combats en Syrie, pourrait compter sur l’arrivée de renforts.

Ainsi, d’après le dernier rapport du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, sur l’application de la résolution 1701, des chefs de milices chiites ont été aperçus au Sud-Liban, là où le Hezbollah fait face à Israël. Tel a été le cas de Qais al-Khazali, de la milice chiite irakienne Asaëb Ahl el-Haq ou encore de celui de Haj Hamza (Abu al-Abbas), commandant de la brigade Imam al-Baqir, une milice basée à Alep [Syrie]. En outre, Abel Malek al-Houthi, le chef des rebelles Houthis, au Yémen, a affirmé, dans les colonnes du journal Al-Akhbar, le 23 mars, que, « en cas de guerre avec Israël, nous enverrons nos hommes aux côtés du Hezbollah ».

Début avril, le chef d’état-major israélien, le général Gadi Eisenkot, a affirmé qu’il « y a de nombreux signes négatifs qui laissent penser qu’une guerre éclate » dans le courant de l’année. « Le plus important danger militaire pour Israël, matérialisé par le triptyque Iran-Syrie-Liban, se situe sur le front nord », a-t-il dit.

« Tout ce qui sera au service du Hezbollah sera détruit, de Beyrouth jusqu’à l’extrême sud », a assuré le chef d’état-major israélien. « Des hauts immeubles où logent les membres du Hezbollah au Liban seront détruits. Les images de destruction causées par cette guerre seront sans précédent », a-t-il continué. « avons des milliers de cibles au Liban et nos capacités ont été multipliées par sept depuis la dernière guerre », a-t-il conclu.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]