Tombouctou : Une attaque « complexe » contre Barkhane et la Minusma fait un mort et au moins une dizaine de blessés

Au cours de ces quinze derniers jours, lors de deux opérations d’opportunité menée dans la région de Tombouctou, la force Barkhane a neutralisé deux cadres d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), dont le mauritanien Ayman al-Chinguetti et le marocain Abdourahmane Al Maghrebi, un « formateur » spécialiste de l’armement.

Pour autant, cela n’a pas empêché les jihadistes de lancer une attaque contre les camps de la force Barkhane et de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unis pour la stabilisation du Mali [MINUSMA], implantés sur l’aéroport de Tombouctou.

Ainsi, le 14 avril, à 14H00 (locales), les deux camps mitoyens ont été la cible d’une « dizaine de tirs de roquettes » pendant que des assaillants, portant des casques bleus, ont tenté de pénétrer à l’intérieur de l’enceinte à bord de deux véhicules piégés, l’un peint en blanc avec le sigle « UN », l’autre affichant les couleurs des forces armées maliennes [FAMa].

Le premier pick-up a pu être « immobilisé » tandis que le second a explosé. Ont ensuite suivi d’intenses échanges de tirs, au cours desquels un Casque bleu de la MINUSMA a été tué. Les combats ont pris fin quatre heures plus tard.

« C’est la première fois qu’il y a eu une attaque de cette envergure contre la MINUSMA à Tombouctou », a dit une source sécuritaire étrangère, selon l’AFP.

Selon un bilan donné par la mission des Nations unies, cette attaque, qualifiée de « complexe », a fait une dizaine de blessés dans les rangs des Casques bleus.

Le ministère malien de la Sécurité a affirmé que dix militaires français ont été blessés, dont cinq gravement. Ce bilan n’a, pour l’instant, pas été confirmé par l’État-major des armées (EMA) à Paris.

Les camps de la MINUSMA et de Barkhane a été la cible de plusieurs attaques, revendiquées, depuis un an, par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), une alliance dont une une katiba d’AQMI fait partie. En juin 2017, plusieurs militaires français du Détachement de Liaison et d’appui opérationnel n°4 avaient été blessés, dont un gravement.

Responsable du Conflict Armament Research (CAR) pour l’Afrique de l’ouest, Claudio Gramizzi a récemment constaté, selon RFI que l’utilisation des explosifs par les jihadistes « s’améliore avec le temps et avec la pratique » grâce à des « formateurs internationaux ».

« On ne parle pas nécessairement non plus d’armées de formateurs, […] mais ce sont des gens qui transmettent un savoir, qui peuvent se déplacer de manière individuelle relativement facilement et qui effectivement représentent une des faces de la menace », a expliqué M. Gramizzi.

Photo : archive (c) EMA

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