Les Forces armées en Guyane intensifient la lutte contre la pêche illicite

Depuis le début de l’année, la lutte contre l’orpaillage clandestin, dans le cadre de l’opération Harpie, a repris de la vigueur sous l’impulsion des Forces armées en Guyane (FAG) et une meilleur coordination entre les services de l’État concernés. Et c’est aussi le cas pour la pêche illégale, qui est un autre fléau affectant ce département français d’outre-Mer.

Les bateaux pêchant illégalement dans les eaux guyanaises font un tort considérable aux pêcheurs locaux (le ministère des Armées n’hésite d’ailleurs pas à parler de « pillage »). En outre, ils utilisent des filets dérivants, interdits par la législation française, et il est arrivé de voir certains équipages faire le coup de feu contre les patrouilleurs de la Marine nationale et les vedettes de la Gendarmerie maritime.

Qui plus est, ces pêcheurs étrangers, venus le plus souvent du Brésil et du Surinam, sont très bien organisés, disposant de réseaux d’informateurs qui surveillent les mouvements des FAG et de la Gendarmerie. « La lutte contre la pêche illégale en Guyane est donc une mission difficile qui nécessite permanence, persévérance, discrétion et adaptation », explique le ministère des Armées.

Pour lutter contre ce phénomène, les FAG disposent de deux Patrouilleurs légers guyanais (PLG) récemment mis en service, de la Caouanne, qui est une embarcation remonte-filet (ERF), d’hélicoptères ainsi que d’avions Casa C-235 (armée de l’Air) et Falcon 50 (Marine nationale) en renfort depuis la Métropole. Sans oublier les moyens d’observation par satellite et les vedettes côtières de surveillance maritime.

D’après le compte-rendu hebdomadaire des opérations publié par l’État-major des armées, les FAG sont confrontées « à des pêcheurs de plus en plus violents, s’opposant par la force aux contrôles, et obligeant ainsi les équipes de visite des bâtiments à faire usage de leurs armes à létalité réduite. » Et trois cas de cette nature se sont produits depuis la fin mars.

« Trois navires en action de pêche illicite se sont violemment opposés aux contrôles des bâtiments français », a en effet indiqué l’EMA. Et pour cause : les contrevenants s’exposent à payer une amende, à la saisie des poissons qu’ils sont pêchés illégalement, à la confiscation des apparaux de pêche ou encore à la destruction de leur bateau.

Alors que la saisie de pêche a commencé en mars, les résultats obtenus par les FAG sont encourageants, avec 18 navires en infraction contrôlés (ce qui a donné lieu à 4 déroutements et 12 « traitements administratifs »), 52 km de filet saisis gràce à la Caouanne et 13 tonnes de poissons récupérées.

L’an passé, 115 bateaux illégaux avaient été arraisonnées, 128 tonnes de poissons saisis (soit + 20% environ) et 259 km de filets détruits.

Ces résultats doivent probablement beaucoup aux deux PLG (La Confiance et La Résolue), dont les radars et les capacités optroniques permettre de voir sans être vu, à longue distance, de jour comme de nuit. Et le tout dans une grande discrétion grâce à leur propulsion électrique.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]