Général Lecointre : « L’efficacité de la défense sol-air syrienne a été très faible, voire moins que cela »

Après le Pentagone, le ministère des Armées a indiqué que les 12 missiles tirés par les frégates multimissions (FREMM) et les Rafale français lors de l’opération ayant visé le programme chimique clandestin du régime syrien ont tous atteint leur cible.

Alors que l’ambassadeur de Russie au Liban, Alexander Zassipkine, avait assuré que, en cas de frappe occidentale contre le régime syrien, les missiles allaient « être abattus », de même que leurs vecteurs, la ministre des Armées, Florence Parly a indiqué, lors d’une conférende de presse donnée à l’Hexagone-Balard, ce 14 avril, que « tous les bâtiments de la Marine » ayant pris part aux frappes sont « en zone de sécurité, à l’abri de potentielles actions de rétorsions ».

Et, a-t-elle ajouté, « à l’heure actuelle, et compte-tenu des informations dont nous disposons et viennent encore d’être confirmées, je peux affirmer que la mission est un succès », que « tous ses objectifs militaires ont été atteints » et que « la capacité de la Syrie à concevoir, produire et stocker des armes chimiques a été amoindrie. »

En outre, a continué Mme Parly, « tous nos missiles sont parvenus à leurs objectifs » et il y a « donc lieu d’être fiers du travail accompli » par les forces françaises, d’autant plus que cette mission était des plus délicates. Enfin, elle a dit constater « avec satisfaction » qu’il « n’y a eu aucun incident entre nos forces et les autres forces présentes dans la région. »

L’affirmation de la Russie, selon laquelle 71 des missiles de croisière tirés par les forces françaises, américaines et britanniques auraient été détruits par la défense aérienne syrienne est d’autant plus fantaisiste que, comme l’a ensuite précisé le général François Lecointre, le chef d’état-major des armées (CEMA), « l’efficacité » de cette dernière a été « très faible, voire moins que cela ».

La force aérienne syrienne « ‘est pas du tout intervenue et est restée sur les bases notamment où les Russes sont présents, ce qui leur assurait une sorte de protection de facto », a encore indiqué le CEMA qui en outre précisé qu’il « n’y a pas eu d’interception » par les Russes « des missiles envoyés à l’occasion de ce raid par les différents moyens alliés. » Selon des sources à l’Élysée, le président russe, Vladimir Poutine, n’aurait été prévenu qu’à partir du moment où l’opération a été lancée.

« L’attitude des moyens russes qui étaient en protection du territoire syrien a été une attitude ni active ni pro-active, de simple observation de ce qui se passait et de protection de leurs moyens », a expliqué le général Lecointre, qui a souligné l’extrême complexité de ce raid, à la fois interarmées (armée de l’Air et Marine nationale) et interalliés (États-Unis et Grande-Bretagne).

Ainsi, a-t-il souligné, il a fallu coordonner les actions afin de frapper les cibles simultanément, alors que des missiles ayant des performances différentes (vitesse, portée, etc) devaient être lancés depuis des « plateformes très éloignées les unes des autres ».

Photo : Archives (c) EMA

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