Président Macron : « Nous avons la preuve que des armes chimiques ont été utilisées » à Douma, en Syrie

Pour les attaques chimiques de la Ghouta [août 2013] et de Khan Cheikhoun [avril 2017], le gouvernement français avait diffusé une synthèse du renseignement ainsi qu’une « évaluation nationale » démontrant l’implication du régime syrien dans ces deux affaires. En sera-t-il de même pour celle de Douma, qui aurait fait plus de 40 tués, le 7avril?

« Nous avons la preuve que la semaine dernière, il y a maintenant près de dix jours, des armes chimiques ont été utilisées, au moins du chlore, et qu’elles ont été utilisées par le régime de Bachar el-Assad », a en effet lancé le président Macron, lors de son intervention au journal télévisé de TF1, ce 12 avril. Ce qui voudrait donc dire que Damas a franchi la « ligne rouge » qu’il avait fixée à son arrivée à l’Élysée.

D’où la perspective de frappes contre le régime syrien, lesquelles seraient effectuées conjointement avec les États-Unis, voire le Royaume-Uni. « Tous les jours depuis le début de semaine, nos équipes travaillent étroitement », a expliqué M. Macron après avoir rappelé qu’il était en relation avec Donald Trump, son homologue américain.

« Ce que nous faisons et serons amenés à faire en Syrie, c’est d’assurer au maximum la stabilité dans la région. La France ne laissera pas une escalade se faire. Nous ne laisserons pas des régimes qui se croient tout permis agir », a continué le président français, avant d’assurer que la France prendrait ses décisions « en temps voulu […] au moment le plus utile et le plus efficace » et qu’elle agira un fois que « nous aurons vérifié toutes les informations » relatives aux « moyens d’intervention chimique » de Damas.

Sur ce point, M. Macron avait déjà indiqué, le 10 avril, qu' »en aucun cas les décisions que nous prendrions n’auraient vocation à toucher des alliés du régime ou s’attaquer à qui que ce soit mais bien à s’attaquer aux capacités chimiques détenues par le régime. »

« Nous devons nous assurer que le droit international est respecté et donc continuer à la table des Nations Unies […] de tout faire pour qu’il y ait des cessez-le-feu pour les populations civiles », a encore dit M. Macron, après avoir rappelé que l’objectif prioritaire reste la lutte, « jusqu’au bout », contre les terroristes présents en Syrie.

En outre, le président français estime qu’il faut « aider les ONG à aider les populations sur le terrain dans ce qu’on appelle la Ghouta orientale, demain sans doute à Idlib [autre bastion rebelle, tenu par les jihadistes d’Hayat Tahrir al-Cham, ndlr], et à sortir les populations civiles […] pour ne plus jamais revoir les images atroces de crimes que nous avons vues avec des enfants, des femmes qui étaient en train de mourir étouffés parce que subissant le chlore. »

Cela étant, après avoir prévenu la Russie qu’une frappe américaine était imminente en Syrie, le président Trump a temporisé. « Jamais dit quand une attaque contre la Syrie pourrait avoir lieu. Cela pourrait être très bientôt ou pas si tôt que cela », a-t-il écrit dans un tweet matinal, ce 12 avril.

Par ailleurs, et alors que son pays avait joué un rôle important dans l’élimination de l’arsenal chimique syrien en 2013, la chancelière allemande, Angela Merkel, a jugé « évident » que Damas a conservé des substances toxiques.

« Nous devons maintenant reconnaître qu’il est évident que la destruction [des armes chimiques syriennes] n’a pas été totale », a en effet affirmé Mme Merkel, devant la presse, ce 12 avril. Cependant, s’il n’est pas question pour Berlin de prendre part aux opérations militaires qui se dessinent contre le régime de Bachar el-Assad, elle a dit « soutenir tout ce qui est fait pour signifier que l’utilisation d’armes chimiques est inacceptable. »

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