Le patrouilleur « L’Adroit » bientôt sous pavillon argentin?

Dans le cadre d’une convention signée en 2010, la Marine nationale utilise le patrouilleur hauturier « L’Adroit », développé sur fonds propres par Naval Group. L’objectif était alors de mener des expérimentations afin de préparer le programme BATSIMAR (Bâtiments de surveillance et d’intervention maritime) tout en donnant à ce nouveau type de navire un certificat « sea proven » pour lui assurer une meilleure visibilité à l’exportation.

L’accord passé entre Naval Group et la Marine nationale devait durer trois ans. Mais, finalement, il est toujours en vigueur, étant donné qu’il a de nouveau été prolongé de 6 mois supplémentaires en janvier dernier. Cela étant, au regard du rythme opérationnel et du manque de patrouilleurs, l’état-major de la Marine y trouve son compte dans la mesure où il peut compter sur un navire supplémentaire à moindre coût.

Seulement, les bonnes choses ont toujours une fin. Ainsi, lors de la visite, à Paris, du président argentin, Mauricio Macri, les négociations portant sur l’achat éventuel de quatre patrouilleurs hauturiers de type Gowind (celui de L’Adroit) ont été relancées, après avoir été un temps arrêtées en raison d’un différend portant sur l’ouverture du marché européen au biodiesel argentin. En outre, et bien que Naval Group ait remporté l’appel d’offres, Buenos Aires estimait la proposition française trop coûteuse.

En effet, il était question de livrer deux patrouilleurs et de construire les deux derniers en Argentine pour un montant total de 360 millions d’euros.

Cela étant, l’Argentine a un besoin urgent de renouveler ses patrouilleurs afin d’assurer la surveillance de sa zone économique exclusive. Actuellement, et faute de moyens suffisants, la pêche illégale du calamar dans ses eaux lui coûte environ 800 millions de dollars par an, comme l’avait souligné le site spécialisé Infodefensa.

D’où l’accord qui a finalement été trouvé avec Paris, lors d’un entretien avec Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères, et Jorge Faurie, son homologue argentin.

« L’offre technique a été acceptée. Nous discutons aujourd’hui du montage financier. Le prix final, qui a été décidé après une visite de Naval Group en Argentine, est beaucoup plus proche de celui des autres chantiers navals », a ainsi expliqué le ministre argentin au journal La Nacion.

Les détails ont été donnés par M. Le Drian au quotidien Ouest France. Ainsi, L’Adroit devrait passer sous pavillon argentin et trois patrouilleurs Gowind seront construits en France puis livrés à la marine argentine. Le montant de cette opération s’éleverait à 300 millions d’euros.

Reste maintenant à transformer l’essai. Ce qui ne saurait tarder, comme l’a indiqué Florence Parly, la ministre des Armées. « Ce dossier est en très bonne voie, j’espère que nous pourrons concrétiser une signature très prochainement », a-t-elle en effet confié à LaTribune.fr.

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