La Chine est en train de construire une nouvelle soufflerie hypersonique

Comme les États-Unis, la Russie et la France, la Chine s’intéresse de près aux armes hypersoniques. En 2014, il fut rapporté qu’elle avait commencé les essais du Wu-14, un planeur « hypervéloce », couplé au DF-17, un missile porteur de portée intermédiaire.

Plus récemment, il a été révélé que les ingénieurs chinois planchaient sur un avion hypersonique, le I-Plane, capable de relier Pékin à New York en deux heures. Cet appareil pourrait en effet transporter une cinquantaine de passagers et voler à la vitesse de 6.000 km/h. Cela étant, il est probable que les motivations de ce programme soient également d’ordre militaire, étant donné que l’équipe qui y travaille serait la même qui développe les armes hypervéloces destinés à l’Armée populaire de libération (APL).

Pour développer de tels appareils, il est nécessaire de soumettre leurs prototypes à des vents puissants, afin de déterminer les forces aérodynamiques qui leur seraient appliquées dans des conditions de vitesse, de gravité et de chaleurs extrêmes. Pour cela, la Chine dispose d’au moins une soufflerie pouvant simuler des vitesses allant jusqu’à Mach 9. Mais c’est encore insuffisant. D’où l’information donnée le 20 mars par des médias chinois.

En effet, le Laboratoire national de dynamique des fluides à hautes températures, affilié à l’Académie des sciences de Chine (ASC), serait actuellement en train de construire une soufflerie capable de « simuler des vols à des vitesses comprises entre Mach 10 et 25 » (soit entre 12.250 et 30.600 km/h).

Cette soufflerie de 265 mètres de long sera « la plus rapide du monde » et « aidera à la conception d’avions spatiaux », a précisé l’agence Chine Nouvelle. « Elle aura des applications civiles et militaires. […] Dans le domaine militaire, des navettes et des avions spatiaux pourront être testés ici. Tout comme des missiles hypersoniques », a expliqué Song Zhongping, un expert de l’armée chinoise, à l’AFP.

Les États-Unis et la France disposent déjà de souffleries hypersoniques. L’Office national d’études et de recherches aérospatiales [ONERA] en exploite en effet deux à Modane (appelées S3MA et S4MA).

« Si la soufflerie à rafales S3MA peut atteindre la vitesse d’un nombre de Mach égal à 5,5, la soufflerie S4 va encore plus loin, jusqu’à un nombre de Mach égal à 12. Cette soufflerie hypersonique à rafales est conçue pour les véhicules spatiaux et les planeurs de rentrée dans l’atmosphère. Comme les conditions extrêmes d’un vol hypersonique sont très difficiles à reproduire, l’essai ne dure que de 25 à 90 secondes, et on ne peut procéder qu’à 4 ou 5 rafales par jour », explique l’ONERA.

Par ailleurs, l’Institut de Combustion Aérothermique Réactivité Environnement (ICARE), du CNRS, utilise, à Orléans, la soufflerie Mach Adaptable Raréfié Hypersonique (MARHy), d’une capacité allant jusqu’à Mach 21, pour les études relevant de la recherche fondamentale et appliquée des phénomènes physiques intervenant dans les écoulement compressibles raréfiés.

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