Opérations amphibies : L’US Marine Corps sollicite les industriels pour son projet de drone MALE embarqué
La semaine passée, l’US Marine Corps (USMC) a diffusé une « requête pour information » (RFI) auprès des industriels afin de développer un drone MALE (moyenne altitude longue endurance) pouvant être armé et mis en oeuvre depuis un navire d’assaut amphibie. Et, au regard des spécifications exigées, ce ne sera pas une mince affaire.
Ce drone MALE sera développé dans le cadre du programme MUX (Marine Air Ground Task Force – UAS Expeditionary). Et l’USMC en attend beaucoup.
Avec une empreinte similaire à celle d’un hélicoptère UH-1Y Venom, ce drone devra en effet être capable d’assurer la protection des appareils hybrides MV-22 Osprey, d’utiliser les mêmes armes que le F-35B (et d’opérer en liaison avec eux), d’effectuer des missions de guerre électronique, l’alerte avancée et de command and control (C2), voire de faire l’appui aérien. Il devra aussi pouvoir transporter du fret (mais cet aspect ne serait que secondaire) et être ravitaillé en vol.
Côté performance, et selon les données de la RFI publiée par l’USMC via le Federal Business Opportunities, le MUX, qui fonctionnerait de façon autonome, aura un rayon d’action compris entre 350 et 700 nautiques et une vitesse allant de 200 à 300 noeuds (370/556 km/h). Le tout avec une endurance de 12 heures au-dessus d’un zone donnée située à 350 nautiques.
Le programme MUX avait été évoqué en 2016 par le général Jon Davis, alors commandant adjoint de l’aviation des Marines. Interrogé sur la faisabilité d’un tel appareil, il s’était montré rassurant. « Avec l’ingénierie, ce n’est pas une chimère. C’est très faisable », avait-il assuré.
Plusieurs industriels ont déjà des projets dans leurs cartons. C’est le cas de Boeing, qui a imaginé un appareil de type « tailsitter » (un concept étudié dans les années 1950, avant d’être abandonné), de Bell [ V-247 Vigilant], et de Lockheed-Martin, en association avec Piasecki Aircraft [ARES, photo]. Ils ont jusqu’au 7 mai pour remettre leurs copies, ce qui permettra à l’USMC « d’avoir un aperçu des technologies commerciales, militaires et / ou conceptuelles disponibles » pour ce drone.
Cela étant, le MUX ne sera pas opérationnel à court terme. L’USMC espère en effet qu’il le sera en 2034.
Vu les gadgets style taxi volant autonomes qui vont se multiplier, je pense que pour une fois les militaires américains sont très »conservateurs ». On en verra avec ses performances dans le marché civil avant cette date.
Ce qui est étrange c’est que l’on entend pas beaucoup parler de guerre hybride,alors que tous les pays en infériorité stratégique doivent y travailler.
Tous ces moyens technologiques ont surement un moyen d’etre contournés.
Les américains deviennent de plus en plus dépendant des drones en tout genre.
Il est temps d’investir massivement dans la guerre électronique et les radars comme le font déjà la Russie et la Chine.
Dans le même ordre d’idée, on doit miser beaucoup plus sur les missiles vu que le nombre de cibles volantes ne cesse d’augmenter. A moyen terme, on construira 10 fois plus de drones militaires que d’appareils pilotés.
Je crois que le general Davis se laisse emballer par tous ces projets tous plus delirant de technologie les uns que les autres qu’on voit fleurir dans le domaine civil, le tout a la sauce powerpoint de chez LM, a moins que ce ne soit de l’enfumage prospectif a la russe (notre terminator sera capable de cuire le bortsch a vitesse hypersonique en 2099, et le votre?). Bon enfin, s’ils sont vraiment serieux, avec une IOC en 2034 pour ce drone qui fera office de four/frigo/aspirateur/lessiveuse/fer a repasser/centrale domotique pour l’USMC, d’ici la je pense que cette RFI aura le temps de tomber dans les oubliettes…