Les États-Unis livrent des drones ScanEagle aux Philippines pour contrer les groupes jihadistes

En 2017, les forces armées philippines, peu rompues au combat urbain, ont eu du mal à venir à bout de la résistance que leur opposaient les jihadistes des groupes Maute et Abu Sayyaf – liés à l’État islamique – à Marawi, ville située sur l’île de Mindanao. Pour autant, la menace terroriste n’est pas totalement écartée.

Ainsi, un récent rapport des Nations unies relatif à la menace jihadiste a affirmé que le sud des Philippines reste l’une des destination privilégiée des combattants étrangers de l’EI ayant réussi à s’exfiltrer du Levant.

Bénéficiant d’un trésor de guerre conséquent après le pillage des banques de Marawi, les jihadistes présents aux Philippines tentent de « recruter des combattants dans des communautés musulmanes isolées », comme l’a indiqué, à l’agence Reuters, Ibrahim Murad, le chef du Front Moro de libération islamique, un groupe séparatiste ayant signé un accord de paix avec Manille.

En outre, si Abu Sayyaf et le groupe Maute ont perdu leurs chefs lors des combats contre les forces philippines, deux autres noms sont cités pour les remplacer, à savoir, d’après le conseiller à la sécurité nationale Hermogenes Esperon Jr., le philippin Humam Abdul Najid et le malaisien Amin Baco.

Aussi, comme on le voit, la menace jihadiste n’est pas encore définitivement écartée. L’an passé, les États-Unis ont cédé aux forces philippines deux avions légers ISR (Intelligence, Surveillance, Reconnaissance) de type Cessna C208B Grand Caravan, afin d’accroître leurs capacités face aux groupes armés. Et cela, malgré des rapports compliqués entre Manille et Washington, notamment après l’arrivée au pouvoir du président Rodrigo Duterte, dont le comportement et les propos interrogent (le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, ayant suggéré qu’il faudrait lui faire passer un examen psychiatrique).

D’ailleurs, Manille a récemment annulé un contrat portant sur la livraison de 16 hélicoptères Bell 412 EPI (ou CH-146 Griffon), auprès de Bell Helicopter Canada, à cause d’une polémique provoquée à Ottawa par cette commande.

Cela étant, les États-Unis n’ont pas les mêmes réserves que le Canada puisque, ce 13 mars, ils ont livré 6 drones ScanEagle aux forces armées philippines. Cette aide, d’un montant de 10,7 millions d’euros, a été fournie par le Pentagone.

« Des appareils comme les ScanEagle amélioreront considérablement la capacité (de l’armée philippine) à détecter les activités terroristes et les actes de piraterie », a commenté Sung Kim, l’ambassadeur des États-Unis à Manille.

« Ces nouveaux drones seront utilisés pour des missions de reconnaissance dans les domaines militaires, de l’aide humanitaire et de l’intervention en cas de catastrophe », a expliqué Delfin Lorenzana, le ministre philippin de la Défense. « Avec un certain nombre de problèmes de sécurité auxquels notre pays est confronté aujourd’hui, il est nécessaire de moderniser les forces armées de notre pays », a-t-il par ailleurs fait valoir.

Conçu par InSitu et Boeing, le ScanEagle est un drone tactique léger (12 kg) capable d’assurer des missions de 20 heures. Ayant un rayon d’action supérieur à 100 km et pouvant voler à la vitesse de 120 km/h, il est lancé par une catapulte pneumatique et récupéré par un système appelé « SkyHook ».

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