L’État-major des armées envisage de déployer plus de Véhicules de combat d’infanterie au Mali

Dans un message diffusé le 6 mars, Ayman al-Zawahiri, le chef d’al-Qaïda, a appelé les « musulmans » du Maghreb à combattre les soldats français au Sahel. Cela étant, le Jamāʿat nuṣrat al-islām wal-muslimīn (JNIM ou GSIM pour Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans), affilié à l’organisation fondée par Oussama ben Laden, a, en queque sorte, devancé cet appel.

Au cours de ces deux dernières semaines, le GSIM a revendiqué l’attaque qui a coûté la vie à deux militaires du 1er Régiment de Spahis (RS) ainsi que les attentats commis à Ouagadougou contre l’ambassade de France et l’état-major burkinabè. Mais plus généralement, les groupes jihadistes, qu’ils soient membres du GSIM ou affiliés à l’État islamique, gagnent en influence au Mali. C’est, en tout cas, ce qu’affirme un rapport des Nations unies, dont le contenu a été évoqué par l’AFP le 2 mars.

En un mot, la menace évolue. Lors de l’opération Serval, lancée le 11 janvier 2013, les forces françaises déployèrent des moyens lourds, comme les chars AMX-10RC et les Véhicules blindés de combat d’infanterie (VBCI). Il s’agissait alors de reconquérir le terrain perdu par les Forces armées maliennes (FAMa) face aux jihadistes (bien aidés par les touareg indépendantistes de l’Azawad).

Puis, les 36 VBCI ont été retirés de ce théâtre au début de l’année 2014, la mission ayant changé de nature. En effet, il était alors question de faire du contrôle de zone, ce qui rendait la présence de ces véhicules moins pertinente.

Seulement, signe que la situation s’est dégradée au Mali, 16 VBCI ont de nouveau été engagés au titre de l’opération Barkhane en février 2017.

À l’époque, l’État-major des armées (EMA) avait expliqué que ces véhicules de 28 tonnes, disposant d’une puissance de feu largement supérieure aux Véhicules de l’avant blindé (VAB), allaient « apporter des capacités complémentaires à celles des blindés déployés jusqu’alors pour Barkhane. » Et d’insister sur « leur grande mobilité » ainsi que sur leurs « capacités d’emport, de franchissement, d’observation et de tir importantes et une empreinte logistique réduite. »

Sachant que, en 2017, 60% des blindés envoyés au Sahel n’était pas suffisamment protégés (dixit le général Pierre de Villiers, alors chef d’état-major des armées), le député François Cornut-Gentille a demandé au ministère des Armées la raison pour laquelle si peu de VBCI ont été envoyés au Mali, alors que l’armée de Terre en dispose de 625 exemplaires.

Dans sa réponse, le ministère des Armées a confirmé que le déploiement au Mali, l’an passé, de 16 VBCI visait à « répondre à l’évolution de la menace ». Et visiblement, il est question d’aller plus loin. « Une étude est actuellement conduite en vue d’un éventuel renforcement de ce dispositif au cours de l’année 2018 », a-t-il indiqué.

En outre, le ministère des Armées a également rappelé que la force Barkhane « a vu ses moyens accrus qualitativement et quantitativement » afin d’améliorer la protection des soldats et « d’adapter en permanence ses modes d’action aux exigences opérationnelles. »

Ainsi, les VAB Ultima, qui, avec le tourelleau téléopéré et les brouilleurs d’IED, disposent d’une meilleure protection que les versions précédentes du VAB, sont « affectés en priorité sur ce théâtre au fur et à mesure de leur sortie de la chaîne de fabrication ». En outre, des Petits véhicules protégés (PVP) « équipés au standard Mk3 qui permet une protection additionnelle contre les mines », les véhicules blindés hautement protégés ARAVIS et les systèmes d’ouverture d’itinéraire miné (SOUVIM) ont également été envoyés au Sahel.

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