Découverte de l’épave du porte-avions américain USS Lexington, coulé en mai 1942

Co-fondateur de Microsoft, Paul Allen est un passionné de technologie et d’histoire militaire. Et il consacre une partie de sa fortune à rénover des avions de combat, comme un Me-262, qui fut l’un des premiers appareils à réaction, et à rechercher des épaves de navire. C’est ainsi que, en 2015, que son équipe a découvert les restes du cuirassé japonais « Musashi », un navire de 63.000 tonnes coulé lors de la bataille du golfe de Leyte, et, plus récemment, ceux du croiseur lourd USS Indianapolis, qui occupe une place particulière dans la mémoire de la marine américaine.

Mais l’équipe de Paul Allen, embarquée à bord du navire de recherche R/V Petrel, n’en est pas restée là. Ce 6 mars, elle a en effet annoncé avoir découvert l’épave du porte-avions de l’USS Lexington, coulé le 8 mai 1942 au cours de la bataille de la mer de Corail, la première de l’histoire à être uniquement aéronavale.

Deux porte-avions américains furent engagés dans ce qui allait être la première bataille uniquement aéronavale de l’histoire : l’USS Yorktown et l’USS Lexington, surnommé « Lady Lex ».

Du côté de la marine impériale japonaise, deux porte-avions lourds (les Zuikaku et Shokaku) et un autre léger, le Shoho, faisaient partie d’un dispositif plus large devant permettre l’invasion de Port Moresby, au sud de la Nouvelle-Guinée, et de Tulagi, au sud-est des Îles Salomon. L’idée était alors d’isoler l’Australie.

Pendant quatre jours, les avions nippons « Zero » donnèrent la chasse aux bombardiers en piqué SBD et 22 TBD Devastator lancés à l’assaut des porte-avions de la marine impériale tandis que les F-4F Wildcat de l’US Navy en faisaient de même avec les bombardiers D3A et les torpilleurs Nakajima B5N.

Le 8 mai, à 11h13, une formation de bombardiers japonais parvint à s’approcher des deux porte-avions américains. Et c’est ainsi que l’USS Lexington fut touché par deux torpilles, dont une le frappa au niveau de ses réservoirs de carburant. À peine l’incendie fut-il maîtrisé par le pompiers du bord qu’une série d’explosions provoqua de nouveaux départs de feu. La situation étant devenue incontrôlable, il fut décidé de saborder le navire.

En début de soirée, le destroyer USS Phelps lança donc 5 torpilles sur l’USS Lexington en feu, qui coula, avec ses 35 avions, peu avant 20 heures. Au total, 260 marins sur les 2.951 marins que comptait le porte-avions perdirent la vie lors de cette bataille, remportée, d’un point de vue stratégique, par les États-Unis et leurs alliés.

D’après l’équipe de Paul Allen, l’épave de l’USS Lexington repose à 3.000 mètres de profondeur, à environ 800 kilomètres de la côte Est de l’Australie. Pour le moment, 11 avions, relativement bien conservés, ont été localisés. Sur l’un d’eux, un F4-F Wildcat, l’on distingue l’insigne du Strike Fighter Squadron 31, qui est l’un des plus anciens de l’US Navy. L’on y voit également 4 drapeaux japonais, ce qui signifie que le pilote de cet appareil était près de devenir un As [pour cela, il faut 5 victoires homologuées, ndlr].

L’USS Lexington était, avec l’USS Saratoga, son « sister ship », le premier porte-avions de l’US Navy. Lancé en 1925, il avait été mis en service deux ans plus tard. Long de 270 mètres pour un déplacement de 47.700 tonnes, il avait été équipé d’un radar CXAM-1 (lequel aura son importance lors de la Bataille de la mer de Corail) en 1940.

Pour l’anecdote, l’écrivain de science fiction Robert Heinlein, qui a inspiré Elon Musk [fondateur de SpaceX et de Tesla, ndlr] avec ses livres « Révolte sur la lune » et « En terre étrangère« , a servi à bord de l’USS Lexington en tant qu’officier de marine.

Photo : via Paul Allen

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