La nouvelle classe de destroyers « Zumwalt » pourrait emporter des missiles de croisière nucléaires

Expliquant que la Russie « évalue à tort que la menace d’une escalade nucléaire ou d’un premier usage effectif des armes nucléaires servirait à ‘désamorcer’ un conflit à des conditions qui seraient favorables » (selon sa doctrine « escalade-désescalade), la nouvelle posture nucléaire des États-Unis (NPR), partiellement dévoilée le 2 février a conclu que les capacités américaines actuelles sont « perçues par les Russes comme potentiellement insuffisantes pour les dissuader. »

D’où la recommandation de cette NPR de doter les forces américaines d’armes nucléaires à « faible puissance » qui remplaceront une partie des missiles stratégiques embarqués à bord des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de l’US Navy, afin de rester dans les clous du pacte de désarmement New START, conclu avec la Russie.

En outre, la NPR propose également le développement d’un nouveau type de missile de croisière mer-sol à capacité nucléaire de faible rendement (le SLCM ou Slick-em) afin de remplacer les BGM-109A Tomahawk Land Attack Missile – Nuclear (TLAM-N), retirés de l’arsenal américain sous la présidence de Barack Obama.

L’on pensait que ce SLCM allait concerner uniquement les sous-marins. C’était une erreur. En effet, le général John Hyten, le chef de l’US Strategic Command (US STRACOM) a récemment indiqué que ce missile de croisière pourrait armer d’autres plateformes, à commencer par les destroyers furtifs de la classe Zumwalt (DDG 1000).

« Il est important de noter que quand la NPR évoque le missile de croisière pouvant être tiré en mer, elle ne parle pas de « missile de croisière lancé par sous-marin », a souligné le général Hyten, lors d’un discours prononcé devant le « Center for the Study of Weapons of Mass Destruction », le 16 février.

« Nous voulons examiner un certain nombre d’options allant des navires de surface, comme le DDG 1000, aux sous-marins de différents types », a affirmé le chef de l’US STRACOM.

L’US Navy espérait acquérir 24 destroyers de la classe Zumwalt. Mais en raison des dépassements de coût, elle devra se contenter de seulement trois unités.

Le DDG 1000 [l’USS Zumwalt, ndlr] a eu des problèmes lors de ses essais en mer, en novembre 2016, ce qui ne l’a pas empêché d’être déclaré bon pour le service. Le suivant, l’USS Michael Monsoor a aussi connu des mésaventures, à cause d’un souci problème au niveau d’un filtre anti-harmonique utilisé dans la distribution d’énergie électrique.

Un destroyer de la classe Zumwalt est mis en oeuvre par un nombre réduit de marins (130), grâce à une automatisation très poussée. Pouvant produire assez d’énergie pour alimenter 78.000 foyers, ce navire qui affiche un déplacement de 15.480 tonnes (avec une longueur de 185,9 mètres et une largeur de 24,4 mètres) a la signature radar d’un bateau de pêche. Niveau armement, il dispose – pour le moment – de 80 cellules de lancement vertical pour des missiles de croisières Tomahawk, anti-navires Harpoon, anti-sous-marins et anti-missiles (RIM-161 SM-3 et RIM-162 Evolved SeaSparrow – ESSM).

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