Sergent-chef Emilien Mougin et brigadier-chef Dernoncourt, morts pour la France

Ce 21 février, lors d’une opération de contrôle de zone dans la région de Ménaka, au Mali, un Véhicule blindé léger (VBL) du 1er Régiment de Spahis, engagé dans l’opération Barkhane,  a été frappé par l’explosion d’un engin explosif improvisé (IED), qui aura été fatale à deux militaires français.

Le chef du bord du VBL était le sergent-chef Emilien Mougin. Né le 8 avril 1986 à Gap, il s’était engagé au 1er Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa) en décembre 2004. Faisant preuve d’un très bon état d’esprit, sportif et endurant, il obtint rapidement la distinction de soldat de 1re classe. Après avoir pris part à l’opération Licorne, en Côte d’Ivoire, il fut promu caporal et poursuivit sa formation militaire en vue de décrocher la qualification de pilote d’engin blindé, puis celle de chef de patrouille.

Après une mission au Sénégal, et grâce à ses qualités humaines et sportives, il s’était orienté vers la filière entrainement physique militaire et sportif (EPMS). En 2011, il fut affecté au centre de formation initiale des militaires du rang (CFIM) de la 3e brigade mécanisée (3e BM) à Angoulême, en qualité d’aide-moniteur EPMS. Après avoir été promu caporal-chef, et présentant un « fort potentiel et de réelles aptitudes au commandement depuis le début de sa carrière », il fut admis dans le corps des sous-officiers.

Le sergent Mougin. obtint d’autres qualifications, comme celle de moniteur de techniques d’interventions opérationnelles rapprochées (TIOR). Le 1er août 2013, il fut muté au 1er Régiment de Spahis, à Valence, où il décrocha un brevet de moniteur commando. Par la suite, il fut envoyé en Côte d’Ivoire (2015), puis en Centrafrique (2016), dans le cadre de l’opération Sangaris. Opération au cours de laquelle il se distingua au point de recevoir un témoignage de satisfaction du niveau de la brigade.

Le sergent-chef Mougin était titulaire de la médaille outre-mer avec l’agrafe « République de Côte d’Ivoire », de la médaille de la défense nationale échelon or avec les agrafes « Troupes de marine » et « Missions d’opérations extérieures ». Il avait reçu le titre de reconnaissance de la Nation et la croix du combattant en février 2015. Il était pacsé et père de deux enfants.

Le brigadier-chef de 1re classe Timothé Dernoncourt a également perdu la vie alors qu’il se trouvait également à bord du VBL visé. Né le 1er septembre 1985 en Colombie, il avait rejoint le 1er Régiment de Spahis à l’âge de 18 ans, en tant que volontaire de l’armée de Terre. S’étant distingué par son état d’esprit et présentant de réelles qualités militaires, il lui fut proposé de signer un contrat d’engagé volontaire (EVAT) de 4 ans pour servir au sein de l’escadron de commandement et de logistique (ECL).

Elevé à la distinction de 1re classe en août 2005, il fut envoyé en mission au Sénégal en tant que pilote d’engin blindé. Promu brigadier en décembre 2006, il enchaîna les missions extérieures (Djibouti, par deux fois, Liban). En 2013, il fut nommé brigadier-chef alors qu’il occupait la fonction de chef de patrouille d’éclairage et d’investigation. Entre 2015 et 2016, il effectua deux missions de 4 mois en Centrafrique, au titre de l’opération Sangaris. Selon sa hiérarchie, « sa rusticité, son endurance et sa disponibilité, mais également ses qualités humaines, sa loyauté et son professionnalisme durant ces opérations forcèrent l’admiration de ses chefs. »

Célibataire, le brigadier-chef de 1re classe Dernoncourt était titulaire de la croix du combattant, de la médaille d’outre-mer (avec les agrafes « République de Côte d’Ivoire », « Liban » et « Centrafrique »), de la médaille de la défense nationale échelon or (avec agrafe « Arme blindée cavalerie » et « Missions d’opérations extérieures »), du titre de reconnaissance de la Nation, de la médaille commémorative française, ainsi que de la médaille de la protection militaire du territoire (décernée au titre de l’opération Sentinelle).

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]