La marine chinoise dispose-t-elle déjà d’un canon électromagnétique?

Si l’information est vérifiée, alors la Chine aura pris de court les États-Unis, voire la France. En effet, la semaine passée, des photographies diffusées sur les réseaux sociaux suggéré qu’un navire de la marine chinoise, en l’occurrence le navire de combat amphibie Haiyang Shan serait doté d’un canon électro-magnétique (ou railgun), ce qui en ferait le premier bâtiment à en être armé.

Ces clichés ont été pris alors que ce navire quittait le chantier naval de Wuhan, où il a apparemment subi quelques modifications pour pouvoir mettre en oeuvre ce canon électromagnétique (qui ressemble à celui développé par BAE Systems pour l’US Navy) en lieu et place de ses deux canons jumelés de 37 mm. Trois conteneurs ont en outre été remarqués, ce qui laisse supposer qu’ils contiennent des générateurs électriques.

Pour rappel, le principe du canon électro-magnétique reprose sur la force de Laplace, résultante de celle de Lorenz. Il consiste à faire circuler un courant électrique très intense couplé à un champ magnétique entre deux deux rails conducteurs parallèles. Un projectile, également conducteur, et placé entre ces derniers, subit une importante accélétation qui va l’éjecter à une vitesse suffisante pour le projeter à une distance de 200 km.

Une telle arme présente beaucoup d’avantages, mais aussi quelques inconvénients. En premier lieu, elle est économique, le coût d’un tir étant au moins dix fois moins élevé que celui d’un missile. Ensuite, elle permet d’éviter de stocker des explosifs, et donc d’écarter un danger ou un point faible, surtout à bord d’un navire. Enfin, par rapport à l’artillerie « classique », elle permet de tirer sur un objectif à distance de sécurité.

Au rayon des inconvénients, il faut disposer d’énormément d’énergie électrique, au moins 25 MW pour expédier un projectile. Ensuite, il y a les contraintes physiques, qui font que, avec les matériaux actuels, cette arme s’use prématurément. Tels sont les axes de travail de l’Office of Naval Research (ONR) de la marine américaine, qui avait annoncé des tests à bord de l’USNS Millinocket (qui n’ont pas encore eu lieu), et de l’Institut franco-allemand de recherches de Saint-Louis (ISL), placé sous la tutelle de la Direction générale de l’armement (DGA) et du Bundesministerium der Verteidigung (BAAINBw).

En août 2017, le responsable du projet de canon électromagnétique à l’ONR, Tom Boucher, estimait qu’une telle arme serait opérationnelle d’ici une petite dizaine d’années. Les ingénieurs chinois ont-ils donc pris autant d’avance?

« Bien que les États-Unis développent ouvertement des armes électromagnétiques depuis des années, cela ne signifie pas que la Chine est loin derrière dans ce domaine, car cette dernière reste silencieuse sur ses progrès », a expliqué Chen Shuoren, un expert militaire du quotidein le commentateur militaire au Quotidien du Peuple. « S’il est confirmé que les images sont vraies, alors ce serait une étape importante et historique pour le programme de recherche sur les armes électromagnétiques de la Chine », a-t-il ajouté.

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