La 11e Brigade Parachutiste va évaluer sa capacité de projection à très court préavis lors de l’exercice Acinonyx

Pour les biologistes, le terme Acinonyx est le nom biologique du Guépard. D’où le nom donné à l’exercice que va organiser la 11e Brigade Parachutiste entre le 5 et le 14 février dans la région de Tarbes-Lourdes, afin de s’entraîner à intervenir par voie aérienne dans le cadre du système d’alerte Guépard TAP (QRF/TAP) de l’échelon national d’urgence (ENU), c’est à dire à très court préavis et n’importe où dans le monde, depuis le Pôle national des opérations aéroportées (PNOAP) de Toulouse.

Pour faire simple, il s’agit d’évaluer la capacité de la 11e BP, mais aussi de la Brigade aérienne d’appui à la projection (BAAP) de l’armée de l’Air, qui co-organise cet exercice, à mener une opération aéroportée (OAP) dans des délais très brefs depuis le territoire national, comme cela fut le cas en 1978 avec l’opération Bonite, à Kolwezi.

Selon son contrat opérationnel, la 11e BP doit pouvoir mobiliser et engager près de 700 hommes selon deux échelons : un premier échelon d’alerte à 12h (170 parachutistes avec une autonomie de 3 jours) et un deuxième à 48h.

L’exercice Acinonyx va donc mobiliser deux Casa CN-235, un Transall C-160, un C-130H Hercules et un A400M « Atlas », lequel ne permet pas encore de larguer simultanément des parachutistes par ses deux portes latérales…

À ce propos, les difficultés actuelles dans le domaine du transport aérien tactique, avec des avions sur-sollicités et affichant des taux de disponibilité pour le moins inquiétants (22,50% pour les 14 C-130H Hercules en 2016 et 40,90 pour les 23 Transall C-160 encore en service) hypothèquent la capacité de mener une OAP à court préavis de la 11e BP… À moins que les problèmes relatifs à l’aptitude de l’A400M à mener des missions tactiques soient réglés à brève échéance.

Du côté de l’armée de Terre, et comme l’exercice Acinonyx doit valider sa préparation avant sa projection en Côte d’Ivoire, le 8e Régiment de Parachutistes de l’Infanterie de Marine (RPIMa) sera de la partie. De même que le 5e Régiment d’hélicoptères de combat (RHC) de Pau, des éléments du 2e Régiment de Dragons (spécialiste de la menace NRBC), des équipes du 132e
Bataillon cynophile (BCAT) et un détachement du 511e Régiment du Train.

Cet exercice sera aussi « interalliés » puisque 173e Brigade aéroportée américaine (173rd Airborn Brigade Combat Team), basée en Italie, a été conviée à y participer, avec un C-130J de l’US Air Force, lequel effectuera des largages de « personnels et de matériels ».

Au total, plus d’un millier de militaires seront donc mobilisés pour l’édition 2018 d’Acinonyx dont le scénario devrait, comme les deux années précédentes, prévoir la reprise d’une « zone aéroportuaire et d’un village » dans des « conditions d’engagement proches de la réalité ». Pour cela, des Alphajet de la base de Cazaux tiendront le rôle des ennemis tandis que des Rafale et des Mirage 2000C assureront la protection des avions de transport ainsi que celle des troupes au sol.

Depuis 2015, précise l’armée de Terre, la 11e BP a été sollicité à 7 reprises pour une alerte Guépard : « 3 fois pour intervenir à l’extérieur de nos frontières, 2 fois pour assurer la protection des Français sur le territoire national et dernièrement aux Antilles pour sécuriser et oeuvrer à la reconstruction après le passage de l’ouragan Irma. »

Photo : État-major des armées (EMA)

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