L’Aviation légère de l’armée de Terre voudrait des avions légers pour suppléer ses hélicoptères

Alors que leur taux de disponibilité étaient encore récemment très bas, notamment en raison de leur intense activité opérationnelle, en particulier dans la bande sahélo-saharienne, est-il toujours pertinent d’avoir recours aux hélicoptères de l’Aviation légère de l’armée de Terre (ALAT) pour certaines missions?

Le général Michel Grintchenko, le commandant de l’ALAT (COMALAT), a posé cette question tout en y apportant une réponse à l’occasion de l’IQPC Military Helicopter conference, organisée à Londres, le 31 janvier. Nul doute qu’il y aura matière à en débattre.

Ainsi, rapporte Jane’s 360, le général Grintchenko a indiqué qu’il serait question d’acquérir davantage d’avions légers afin de les utiliser à la place d’hélicoptères afin de pallier au faible taux de disponibilité de ces derniers et de réduire les coûts, tout en maintenant les capacités opérationnelles de l’ALAT.

En 2016, aucun hélicoptère en service dans les forces françaises n’affichait un taux de disponibilité supérieur à 50%. La situation était notamment critique pour les Puma et les Super Puma (27,70%) ainsi que pour les Cougar (moins de 10%) et les Tigre (25,60%). La création du pilier de l’aérocombat dans l’armée de Terre a permis d’améliorer un peu ce tableau. Et il est beaucoup attendu des mesures annoncées en décembre par Florence Parly, la ministre des Armées, au sujet du MCO aéronautique.

« Pourquoi ai-je besoin d’utiliser un hélicoptère […]? Parce que j’ai quelque chose à faire sur le terrain et que j’ai besoin d’atterrir sur une zone restreinte. Si je n’ai pas besoin de faire quoi que ce soit sur le terrain [comme lors de missions de surveillance ou d’appui aérien rapproché], alors pourquoi n’utiliserais-je pas plutôt un avion? C’est beaucoup moins cher », a affirmé le général Grintchenko.

À sa création, dans les années 1950, l’ALAT avait utilisé des avions légers, comme le Piper L-18, le Cessna L-19 où encore le Nord 3400. Ces appareils, pouvant être mis en oeuvre depuis des terrains sommaires, étaient utilisés pour des vols de liaison et d’entraînement ainsi que pour des mission de repérage de cibles pour l’artillerie, de reconnaissance, de surveillance, de ravitaillement, d’évacuation sanitaire et de transport de commandos.

Actuellement, l’ALAT dispose de 5 Pilatus PC-6, utilisés au profit des unités du Matériel pour des missions d’approvisionnements urgents, de 8 TBM-700 et de 2 Cessna F406 Caravan II (en service au sein du détachement avions de l’armée de Terre).

D’après Janes 360, l’ALAT étudierait l’acquisition d’un certain nombre de Pilatus PC-12. Cet avion est notamment utilisé par les forces spéciales américaines, sous l’appellation U-28A. Les appareils pourraient être équipés de capteurs électro-optique/infrarouge et être armés, comme le sont les Cessna 208 Caravan des forces irakiennes, philippines et libanaises (avec des missiles Hellfire).

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