Une partie de la logistique de la Défense belge sera assurée par le secteur privé

Quand, pour trouver des marges de manoeuvre budgétaires afin de financer l’achat de nouveaux équipements, on réduit le format des forces armées tout en voulant en faire autant, si ce n’est plus, au niveau opérationnel, il arrive un moment où ça « coince ». D’où le recours aux externalisations. En clair, il s’agit de sous-traiter auprès du secteur privé les tâches qui ne font pas partie du « coeur de métier ».

Tel est la situation dans laquelle se trouve la Défense belge, qui ne comptera plus que 25.000 militaires à l’horizon 2030. En novembre, il a ainsi été annoncé que la société de sécurité privée Securitas allait assurer la protection et la surveillance de la caserne de Heverlee, où sont basés le bataillon de chasseurs à cheval, spécialisé dans la collecte d’informations, l’observation, la définition de cible et la reconnaissance (ISTAR) et les forces spéciales belges. Une première qui pourrait se généraliser par la suite, en fonction du « retour d’expérience ». Les services liés à la restauration feront l’objet d’une démarche similitaire.

« L’externalisation de tâches de soutien permettra à la Défense de se concentrer sur son cœur de métier », estime Steven Vandeput, le ministre belge de la Défense. « Laissez faire la garde par un partenaire privé signifie que plus de soldats sont disponibles pour les opérations, tandis que les coûts pour la garde baisseront », espère-t-il.

Le 12 janvier, le gouvernement belge a donné son feu vert à la vente des avions utilisés par le 15e Wing de Transport de Melbroek (soit un Falcon 900B et 900B, deux Embraer ERJ 135 et deux ERJ145) et de lancer, dans la foulée, une procéudre de marché public pour un contrat portant sur une capacité de transport aérien de type « coporate ».

Un autre secteur sera confié au privé : la logistique. « Le conseil des ministres a donné vendredi son feu vert à la Défense pour externaliser une bonne partie de sa logistique, à l’exception du matériel « sensible » (armes, munitions, …) en la confiant à un partenaire privé », a en effet annoncé M. Vandeput, le 19 janvier.

« La chaîne logistique complète de la Défense, allant de la réception et de l’inventarisation des marchandises à l’envoi et au transport des ressources, sera gérée par un partenaire privé », a expliqué le ministre belge, via un communiqué.

Selon la Défense belge, l’idée est de mettre en place une plateforme Internet – une sorte de « Zalando militaire », a-t-elle précisé – qui permettra aux militaires de commander du matériel « qui sera ensuite livré dans leurs quartiers ou au domicile. »

Une procédure de marché public sera lancée pour externaliser la chaîne logistique, le stockage et la distribution des matériels. Les rations de combat, les équipements individuels et les articles textiles seront concernés.

« Le matériel militaire sensible tel que les munitions, l’armement, les gilets pare-balles et les casques reste de la responsabilité militaire. La logistique, autour de ceci, reste donc bien à la Défense », précise le communiqué de M. Vandeput.

Le montant du contrat, valable pendant 12 ans, qui sera attribué à un prestataire privé est estimé à 14,4 millions d’euros par an.

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