Pour l’armée de Terre, la consolidation et la fidélisation de ses effectifs sont les priorités de l’année 2018

L’an passé, et selon son chef d’état-major, le général Jean-Pierre Bosser, l’armée de Terre a « gagné sa bataille des effectifs » alors qu’il lui était de demandé de porter de 66.000 à 77.000 le nombre de soldats de sa Force opérationnelle terrestre (FOT).

Entre 2015 et 2017, 46.000 jeunes ont été recrutés et 10.500 autres ont souscrit un engagement dans la réserve. Les flux annuels de recrutement de militaires du rang ont ainsi bondi de près de 80%.

Cette « bataille » du recrutement et de la formation initiale ayant été « gagnée », quelles seront les priorités, pour 2018, de l’armée de Terre en matière de ressources humaines?

Selon le général Hervé Wattecamps, directeur des Ressources Humaines de l’armée de Terre (DRHAT), il s’agira avant tout de « consolider les effectifs » et de fidéliser les recrues.

La fidélisation est en effet un impératif. Et cela pour au moins deux raisons. D’une part, elle permet de rentabiliser les dispositifs de recrutement en limitant les besoins de nouvelles recrues. Et, d’autre part, il s’agit de se ménager une marge de manoeuvre alors que la hausse des effectifs du ministère des Armées sera limitée à 1.500 postes jusqu’en 2022, comme le prévoit la loi de programmation des finances publiques.

Or, sur ce dernier point, et au cours de cette période, l’armée de Terre aura besoin d’au moins 1.150 postes de cadres (officiers et sous-officiers supérieurs) supplémentaires. Cet objectif ne pourra pas être atteint dans la mesure où l’armée de l’Air et la Marine, ainsi que les directions et services, sont aussi dans la nécessité de recruter.

En outre, comme l’a récemment souligné le Haut-comité d’évaluation de la condition militaire (HCECM) dans son dernier rapport, « la durée moyenne des contrats des militaires du rang qui quittent le service actif est assez stable depuis 5 ans avec toutefois des disparités selon les armées. L’armée de Terre a un objectif de durée moyenne de service ambitieux. Fixé à 5 ans avant la professionnalisation, puis à 6,5 ans au début de la professionnalisation, il est aujourd’hui à 8 ans mais n’est pas atteint. »

« Le défi de la fidélisation ne date pas d’aujourd’hui. En tant que DRH, mon rôle est de préserver l’attractivité de nos parcours professionnels, en veillant à porter à nos soldats et à leur famille toute la considération que leur formidable engagement mérite. Je n’ai pas toutes les clefs et l’armée de Terre non plus. C’est un défi collectif pour les armées, les services qui les appuient et la Nation », explique le général Wattecamps.

Cela étant, étant donné l’impératif de « jeunesse », l’armée de Terre aura toujours besoin de recruter massivement. « Nous sommes aujourd’hui aux limites des capacités de notre chaîne de recrutement que nous devons donc moderniser, dans une logique d’efficience financière également, en s’appuyant sur les outils numériques », a indiqué le DRHAT.

Enfin, un autre enjeu pour le général Wattecamps sera la transition vers le logiciel Source Solde, appelé à remplacer le système LOUVOIS, responsables d’innombrables dysfonctionnements dans le paiement des soldes. « L’armée de Terre sera particulièrement vigilante et s’assurera de la fiabilité du nouveau système avant toute bascule », a-t-il assuré.

Photo : État-major des armées

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