Sécurité maritime : Le nombre d’actes de piraterie a atteint son plus bas niveau depuis 1995

Depuis 2013, le nombre d’actes de piraterie a baissé d’environ 30% pour atteindre, l’an passé, son niveau le plus bas depuis 1995. Tel est l’un des principaux enseignement des chiffres publiés la semaine passée par le Bureau maritime international (BMI).

Ainsi, en 2017, 180 attaques de pirates ont été constatées, soit 11 de moins par rapport à l’année précédente. À titre de comparaison, en 2011, pas moins de 445 attaques avaient été relevées. À l’époque, la piraterie maritime sévissait particulièrement au large de la Corne de l’Afrique. Mais des mesures spécifiques (comme la présence de garde armé à bord des navires civils) et le déploiement de forces navales importantes dans la région ont permis de réduire ce phénomène.

L’an passé, seulement 9 incidents ont été rapportés au large de la Somalie (contre 2 en 2016). Toutefois, comme l’a encore souligné un rapport des Nations unies diffusé en octobre dernier, ces « attaques récentes montrent que les causes profondes de la piraterie subsistent » et que les « groupes de pirates continuent d’exploiter la moindre occasion » de passer à l’action.

Toujours selon ce rapport, plusieurs facteurs favorisent le risque de résurgence de la piraterie somalienne, dont la pêche illégale par les navires étrangers, la facilité pour recruter des pirates, la persistance de « solides » réseaux criminels ou encore la faiblesse des institutions gouvernementales.

« Le sentiment selon lequel le climat est plus pacifique au large des côtes somaliennes, des conditions météorologiques favorables avant la saison des moussons et la crise humanitaire en cours en Somalie ont probablement suscité les attaques récentes », lit-on dans le document, qui déplore par ailleurs le relâchement des navires de commerce dans l’application des mesures de sécurité.

En outre, comme le souligne Pottengal Mukundan, directeur du BMI, les « incidents de 2017 montrent que les pirates somaliens gardent la capacité d’attaquer des navires marchand à plusieurs centaines de kilomètre de leurs côtes. »

Toujours en Afrique, le golfe de Guinée reste encore un point chaud de la piraterie maritime, avec 36 incidents signalés l’an passé.

En Asie du Sud-Est, la situation est plus nuancée. Si l’Indonésie a vu le nombre d’actes de piraterie légèrement baisser en 2017, ce n’est pas le cas des Philippines, où 22 attaques ont été constatées (contre 10 l’année précédente). Cette hausse est en partie due à la présence de combattants jihadistes, principalement dans le sud de l’archipel.

Enfin, au Bangladesh, le nombre d’incidents a triplé d’une année sur l’autre, avec 11 cas constatés, en particulier à Chittagong, qui est le port le plus important du pays.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]