Naval Group et Airbus vont mener une étude sur les futurs drones aériens de la Marine nationale

Deux jours après le dégel des 700 millions d’euros de crédits tant attendu par le ministère des Armées, la Direction générale de l’armement (DGA) a notifié à Naval Group et à Airbus Helicopters un contrat portant sur une étude destinée à préparer « la future capacité des drones tactiques à décollage vertical des navires de la Marine nationale. » L’annonce a été faite ce 11 janvier.

« L’objectif est d’instruire les principaux choix technologiques à réaliser pour l’intégration de cette capacité au sein d’un navire fortement armé. Le niveau de maturité technologique visé à l’issue du marché (mi 2021) est un démonstrateur du système complet dans un environnement représentatif. Le programme de démonstration inclut notamment des essais en vol depuis une frégate », a expliqué la DGA, dans son communiqué.

En octobre 2016, et dans le cadre du programme SDAM (Système de Drone Aérien pour la Marine) Naval Group et Airbus Helicopters avaient déjà annoncé un partenariat en vue de développer le VSR-700, un drone VTOL (Vertical Take Off and Landing / Décollage et atterrissage vertical) basé sur l’hélicoptère civil léger Cabri G2, développé par la PME française Guimbal.

Construit avec des matérieux composites et doté d’un moteur de 145 ch, cet appareil de 700 kg est capable de voler à 5.000 mètres d’altitude, à une vitesse de croisière de 185 km/h.

« Les sociétés Thales et Safran Electronics & Defense seront associées aux travaux de cette étude qui bénéficieront ainsi des compétences et briques technologiques de ces sociétés dans le domaine des drones aériens à voilure fixe, acquises notamment au travers des travaux de recherche commandités […] dans le domaine des drones depuis 2005 », a encore précisé la DGA.

Cela étant, dans le cadre de l’Action Préparatoire sur la Recherche en matière de Défense, l’Union européenne a également lancé un appel à projets pour la mise au point d’un démonstrateur de drone aérien embarqué à l’horizon 2022.

Par ailleurs, la Marine nationale utilise déjà d’un drone aérien embarqué, avec le Camcopter S-100 du constructeur autrichien Schiebel. Cet appareil a l’objet de plusieurs campagnes d’essais menées par le Centre d’expérimentations pratiques et de réception de l’aéronautique navale (CEPA/10S).

Pour un navire, le drone aérien (tout comme l’hélicoptère) est un multiplicateur d’effet. Il est ainsi estimé qu’un appareil de ce type permettrait de multiplier par quatre (pour 10 heures de vol) la capacité de couverture des futurs patrouilleurs du programme BATSIMAR (Bâtiment de surveillance et d’intervention unique).

Dans son rapport pour avis sur les crédits de la Marine nationale pour l’année 2018, le député Jacques Marilossian a esquissé une vision à plus long terme en évoquant le développement d’un drone MALE (moyenne altitude longue endurance) « marine », qui « pourrait être mis en œuvre par les plus gros bâtiments de la flotte, les BPC et le porte-avions. » Un tel appareil est à l’étude aux États-Unis, afin d’en doter les frégates et les destroyers de l’US Navy ainsi que les navires d’assaut amphibie utilisés par l’US Marine Corps (projet TERN).

Enfin, le député a également parlé de la mise au point d’un drone de combat aérien de combat aéroterrestre ou aéromaritime (UCAV), qui « pourrait être intégré au porte-avions et compléter ainsi sa palette opérationnelle. » Pour le moment, cette piste n’est plus privilégiée aux États-Unis (lesquels ont une longueur d’avance sur tout le monde avec le X-47B), la priorité allant vers un drone pour le ravitaillement en vol.

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