La très récente frégate Bade-Württemberg déçoit la marine allemande
En 2007, le ministère allemand de la Défense a confié au consortium ARGE F125, emmené par TKMS et comprenant les chantiers navals Blohm+Voss et Lürrsen, le soin de construire quatre nouvelles frégates de type F-125 afin de remplacer les 8 navires de type 122 alors en service au sein de la Deutsche Marine. Le tout pour un montant initial de 2,2 milliards d’ euros.
Le concept de la frégate F-125 peut sembler curieux. Affichant un déplacement deux fois plus imposant que ceux du type 122 (7.200 tonnes contre 3.680) et armé par deux fois moins de marins (l’automatisation étant extrêmement poussée), ce bâtiment est conçu pour effectuer des déploiements dans des zones de crise pendant de longues périodes (jusqu’à 24 mois).
D’une longueur de 150 mètres pour 19 mètres de large, cette frégate peut naviguer à la vitesse de 26 noeuds grâce à son système de propulsion CODLAG, doté de quatre moteurs diesel, de deux moteurs électriques et d’une turbine à gaz.
Outre le fait que sa conception doit lui garantir une importante survivabilité, sa particularité est que ses capacités en matière de lutte anti-sous-marine sont quasiment inexistantes (elles reposent sur ses deux hélicoptères embarqués). Idem pour sa défense contre les menaces aériennes, cette dernière étant basée sur deux systèmes RIM-116 « Rolling Airframe Missile » (RAM) d’une portée de 9 km.
En revanche, la frégate F-125 est relativement bien dotée en matière d’artillerie, avec une tourelle Light Weight de 127 mm fourni par Oto Melara et ayant une portée de 70 km. Elle est également armée par 8 missiles anti-navires Harpoon (pouvant éventuellement être utilisés contre des cibles côtières), de 5 mitrailleuses de 12,7 et de 2 canons de 27 mm téléopérés.
Alors que, ces dernières années, l’Otan prévient de la hausse de l’activité des sous-marins russes dans l’Atlantique-Nord, cette imposante frégate (qui pourrait entrer dans la catégorie des destroyers) est taillée pour des missions d’action vers le littoral, de contre-terrorisme et de lutte contre la piraterie et les trafics. D’ailleurs, pour cela, elle est théoriquement capable d’accueillir 50 commandos marin et 4 embarcations rapides. Théoriquement car il n’est impossible que cette capacité serve à éventuellement accueillir des marins supplémentaires pour mettre en oeuvre ce navire.
La première frégate de la série, le Baden-Württemberg, a été livrée à la Bundeswehr en novembre 2016. Et, visiblement, ses essais en mer n’ont pas été concluants puisque la Deutsche Marine l’a renvoyée au chantier Blohm+Voss pour régler des problèmes de conception.
Selon une information repérée dans la presse allemande par le site spécialisé Mer et Marine, la frégate Baden-Württemberg aurait des problèmes informatiques concernant son système de combat et présenterait une gîte anormale de 1,3° sur tribord. En outre, le navire serait trop lourd de 178 tonnes par rapport à son cahier des charges, ce qui est de nature à compliquer l’éventuel ajout de capacités supplémentaires à l’avenir (comme un sonar, par exemple).
D’après la presse d’outre-Rhin, c’est la première fois que l’agence allemande d’acquisition de matériel de défense [BAAINBw] refuse un navire peu après sa livraison pour des problèmes de conception. Il est espérer que ces derniers soient des aléas inhérents à la mise au point d’un nouveau bâtiment… Car trois autres frégates du même type doivent être livrées d’ici 2020. Pour le moment, on ignore quand le Baden Württemberg sera en mesure de reprendre la mer.
« Ce nouveau problème vient s’ajouter à la série des augmentations de coûts et des retards qui ont accompagné la classe F-125 », a souligné l’heddomadaire Stern. « Avant l’échec du ‘Baden Württemberg’, il a déjà été signalé qu’un sous-marin allemand n’est opérationnel et que la moitié des chars Leopard attendent une réparation », a-t-il rappelé.
Photo : Ein Dahmer, via Wiki Media
S’il ne s’agit « que » d’un retour après les essais, ces derniers sont avant tout là pour ça, néanmoins au niveau de l’armement c’est vrai que c’est étrange.
Hi !, hi !
Ah zo, la Deutch quality
C’est bien de faire de l’esprit, mais attention au ridicule. « Ach so, la Deutsche Qualität » ça aurait déjà été mieux, même si on peut encore pinailler.
Ceci dit, il serait bon en effet que nos « élites » apprennent que nos voisins ne sont pas parfaits, dans ce domaine comme dans bien d’autres.
@ Ziclon
Oui, bien, même les majuscules ki faut là ou c’qui faut … Par contre, ton pseudo, il me fait pas trop rigoler, sans vouloir pinailler : change.
Tant que ce n’ est pas la version B , limitons les aversions …
Une question aux experts marins qui viendront commenter l’article : comment expliquer que les bateaux européens, au premier rang desquels les Français (FREMM, sans même parler de FTI) soient si peu pourvus en armement ?
Les bateaux Français affichent 16 ou 24 VLS quand les américains, coréens , chinois mettent à l’eau des destroyer à 80-100 VLS ?
Comment s’explique cette différence ? Quel utilité d’un navire de 24 VLS en cas de conflit dur?
Peut-étre parce que le prochain conflit dur ce terminera à l’arme atomique ? donc ça ne sert à rien de s’armer en conséquence. Aujourd’hui nos navires et sous-marins ne partent pas avec tout leurs missiles puisqu’ils ne les tirerons pas.
C’est vrai mais, mais le but des armements est aussi la dissuasion. Si les russes réalisent que les navires susceptibles de s’opposer à eux sont inefficaces, nous devront très vite à parler russe.
Doctrine, coût.
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La plupart des bâtiments ne sont pas particulièrement mieux armé, il faut regarder la taille et les performances globales, et de mémoire j’ai lu ici même qu’il y avait 2 emplacements de VLS pouvant être ajouté aux FREMMS existante (Sans doute pour économiser pour changer)
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De plus il me semble que les missiles navire sont tiré depuis ces VLS en Chine, quand chez nous se sont des lanceurs spécifique hors VLS?
https://www.youtube.com/watch?v=VhFswfmaCro
Bonjour,
Comme ailleurs, ce n’est pas le nombre (de « silos ») qui importe vraiment (ça peut être utile évidemment, ça peut impressionner aussi…) mais c’est bien la qualité du missile, du/des radar(s) et du système de combat qui met tt ça en partition qui est primordial.
Après il faut bien voir qu’un bâtiment qui commence à artiller plusieurs ASTER, EXOCET ou ttes autres munitions mer/air mer/mer voir sous marine, c’est que l’environnement tactique ds lequel il évolue « craint un max »… Le temps des batailles navales aux canons étant révolu, après avoir tiré ces munitions, il faut que la cible soit « neutralisée » ou la réplique de celle ci va irrémédiablement dégrader encore la situation ! Il n’est donc pas utile de devoir tirer une grosse quantité de missile, mieux vaut frapper juste, fort et le premier…
Après, rester furtif, manoeuvrant (rapide) et hors de portée des senseurs ennemis va devenir nécessaire.
Enfin, le plus souvent, les bâtiments naviguent en Task Group, donc plusieurs plate-formes multiplient autant le nombres d’armes.
Sans être spécialiste je partage votre avis.
Il faut frapper le premier, juste et fort.
Et en même temps, la quantité à sa propre qualité.
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1) La furtivité pour une FREMM concerne surtout l’approche terminal d’un missile. L’envoi de leurres couplé à une faible signature radar donne de bonne chance de voir le missile passé à coté de la frégate ‘furtive.’ (leurres + faible SER)
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2) Certains navires(PA?) sont conçus de manière à pouvoir rester potentiellement combatif même après avoir reçu un coup au but. Envoyer plusieurs missiles peut être requis pour le neutraliser.
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3) Enfin certains navires sont équipés de système pour abattre les missiles en approches terminal. Des sortes de grosse mitrailleuses couplés à un radar, des systèmes lasers et à base de jet d’eau sont aussi à l’étude.
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Conclusion, entre les missiles perdu par les leurres, le missiles détruit par les défenses rapprochés et le nombre de coup au but pour neutraliser un gros navire. Je comprend que certains face le choix d’un grand nombre de missiles.
Les grosses mitrailleuses, se sont des CIWS.
Sauf que pour stopper des attaques de saturation il faut pouvoir disposer d`un importante puissance de feu. Un tir 20 antiques missiles anti-navires type Silkworm ou C-802 depuis des camions postés en bordure d`un détroit n`est pas un scenario irréaliste. Plus rude, la salve de 24 SSN27/30 Kalibr que peut tirer un SSGN type OscarII vers un task group de porte-avion. Le/Les destoyers d`escorte on interêt a être a la hauteur. On parle là de missiles sea-skimmers, supersoniques (M2.9), capables de manoeuvres évasives avec une charge de 200/400 kg et qui portent à 250/300 km. Pas simple à avec des unites équipées à l`européenne , c`est à dire systématiquement avec le minimum.
@ themistocles: Entièrement de votre avis: les prochains combats navals de grande ampleur verront des attaques anti-navires de saturation. Croire que les bâtiments de surface pourront y faire face avec leurs systèmes anti-missiles, leurs systèmes de contre-mesures électroniques ou leurs leurres c’est, à mon avis, répéter l’erreur des théoriciens du cuirassé des années 20 et 30 au sujet de la menace aérienne: penser que les attaques futures se feront avec des effectifs retreints et que les vaisseaux pourront donc s’en protéger sans trop de difficultés. (Sans compter qu’une fois une frégate endommagée, et donc privée de ses radars, de ses missiles ou de ses moteurs, elle devient un candidat idéal pour une attaque classique, à bon marché, à la roquette, la bombe ou la torpille première génération: économie de missile et rentabilisation des vieux systèmes de combat. La question: « que faire d’un navire endommagé » est d’ailleurs une question récurrente dans les manoeuvres d’escadre.)
Bonjour,
J’en conviens, le nombre embarqué de missille a son importance. Il est vrai aussi que certaines armes étrangères affichent des performances « impressionnantes de « charge utile », de « portée « … (je ne pense pas que l’on est à rougir de la qualité des nôtres. ..). Mais ne pas oublier qu’en mer, il y a l’horizon; et qu’à 300kms, on est très très très loin derrière. .. Donc c’est très bien que le missile puisse « y aller », mais comment l’acquisition de la cible va se faire sans aéronef ou ss marin et une liaison de données ? Mieux vaut alors s’occuper de l’aéronef (PATMAR, hélico) ou du ss marin : pas rens ennemi = pas de tir ennemi.
Ne pas mélanger non plus « la tranche côtière » et la « haute mer » . On y trouve pas les mêmes menaces et donc nous n’apportons pas les mêmes réponses.
Je pense enfin que le jour n’est pas arrivé où un (ou plusieurs) ss marin « non occidental » ouvrira le feu sur un TG Otan à coup de « salve de xx SSN27…. »; on est pas ds un roman de Tom Clancy. Faut déjà que le ss marin ne se soit pas fait détecter, ensuite « tirer » c’est ce faire repérer, donc riposte. Comme je l’écrivais plus haut, là, la valeur technologique du système d’arme ds son ensemble, fera la différence (sonar, contre-mesure, radars etc etc….)
@ Matt
Mais si, il est utile de pouvoir tirer une grosse quantité de missile pour pouvoir saturer les défenses adverses.
Donc oui, nos bâtiments sont sous-armés.
Nous avons d’ailleurs déjà évoqué ici la défense anti-missile de nos navires qui est incomplète, il manque un système CIWS canon genre Phalanx ou Goal Keeper.
Comme toujours, la raison derrière tout ça est budgétaire.
Le nombre de silos a quand même son importance. La procédure en vigueur, pour autant que je sache, demande de lancer 2 Aster 15 contre un missile antinavire approchant. Il suffit à un adversaire de lancer sa salve de missiles (8 étant des plus communs, et pas mal de navires, au hasard autour de la mer de chine méridionale, en portent couramment plus pour un tonnage modeste) pour forcer une FREMM à rentrer au port, ses magasins vides, même si elle n’a pas été touchée. La capacité d’emport en missile a une influence directe sur la résilience au combat et la capacité à rester sur zone et à influer sur le cours des évènements, et c’est d’autant plus vrai pour une marine qui a vocation à opérer loin de ses bases.
Ils n’ont rien compris. Ils sont d’un autre âge.
Bonsoir,il n’est peut être pas très judicieux de vouloir comparer le nombre de VLS pour l’ armement ,car en comparant les navires de pays comme les USA ,le Japon et la Corée avec nos navires on se rend compte qu’ à tonnage comparable ils sont presque identiques ,par contre le 127 mm est souvent standard en artillerie « lourde » de même que 1 voir souvent deux systèmes type phalanx sont embarqués.Maintenant pour vraiment comparer il faut juger les capteurs AA et ASM ainsi que les contremesures ,domaines ou nous sommes très loin d’être ridicule et ou nous sommes assez autonomes par rapport à d’autres marines qui dépendrait de systemes US » aegis » par exemple ,de plus le fait de disposer d’un missile de croisiere national multi plateforme et également un vrai plus malgré son cout.
Je ne pense pas que nos navires ont à rougir et à un ou deux détails près sont plutôt bien prêt à une confrontation ,mais il y a beaucoup d’autre systèmes et paramètre qui rentrerait en jeu en cas de conflit « dur » comme vous dites .
Bonjour,
Les pays dont vous parlez ont une ambition impérialiste de domination du monde, ou tout du moins d’une grande partie de celui-ci. D’ou Une marine qui s’adapte, avec une doctrine d’entrée en force dans certains coins défendus.
Les pays européens sont plus dans une posture « défensive » individuelle, et de participation à une coalition pour le reste : d’où le choix de construire des démonstrateurs technologiques (nécessaires pour l’export) que l’on peut toujours surarmer en cas de conflit.
Il est de toute manière très improbable de penser que la France décide d’envahir l’Iran, la Russie ou la Chine demain. Elle s’equipe donc en toute souveraineté, au plus juste, en se gardant la possibilité de monter en puissance.
Aussi, par comparaison, la Russie (donc vraisemblablement la Chine) a choisi une précision décamétrique pour sa missilerie : pour « neutraliser » une cible, elle rase le quartier avec plusieurs armes peu onéreuses. Les MdcN français sont plus chers, mais ont une précision métrique : on vise la fenêtre de la cible avec 1 seule arme.
Comme d’autres l’ont expliqué, il n’est pas forcément utile d’avoir les plus gros flingues sur l’eau…
@ Nelson
« que l’on peut toujours surarmer en cas de conflit. »
Ce sera trop tard…
« Il est de toute manière très improbable de penser que la France décide d’envahir l’Iran, la Russie ou la Chine demain. Elle s’equipe donc en toute souveraineté, au plus juste, en se gardant la possibilité de monter en puissance. »
Là encore, ce sera trop tard. Et nos navires peuvent au contraire vouloir défendre un pays tiers et se trouver engagé face à des bâtiments bien plus armés.
Les délais de construction/réparation/ amélioration et de construction du matériel proprement dit (missiles,…) ne collent pas avec votre thèse.
La guerre, soit on est prêt quand elle commence, soit on la perd vite fait. On n’est plus en 1940 ou on vous assemblait un Spitfire vite fait et où on l’envoyait direct au feu. 🙂
Je ne suis pas d’accord avec vous, mais on peut en débattre, pas de problème.
Les flottes russes et / ou chinoises n’appareilleront pas en ordre de combat en 48h sans que personne n’ai rien vu venir.
Concernant la flotte française, je ne parle pas de transformer des navires de fond en comble : ceux qui partent en 1er sont au top de leur forme du moment, avec potentiellement le matos pillé sur les « réservistes ».
Les réservistes sont adaptés et les options sont levées : rien de compliqué ni de long quand les crédits sont là.
Percer un pont prévu pour, y installer un lanceur standard, une arme standard construite à la maison et brancher le tout au CMS prévu pour : tout ça prend 5 ou 6 semaines maxi avec des équipes en 3×8 à chaque étape de prod
En fait le plus long, c’est de former des marins…
Ah, ça pour un gros OPV, c’est un sacrément gros OPV ! 😀
C’est quoi un OPV ?
Ocean Patrol Vessel / Offshore Patrol Vessel : patrouilleur océanique.
Over Patrol Vessel
En français : patrouilleur de haute mer. Sauf que les OPV font rarement plus de 1500 t.
Patrouilleur de Haute Mer.
Offshore Patrol Vessel. Un navire de patrouille.
J’ai rien contre les gros OPV quand on a une ZEE immense et que le besoin de navires avec beaucoup d’autonomie est pertinent, (nous on a bien les FLF 😀 ) mais pour les allemands, euh, on se demande bien l’intérêt. Vu les efforts visibles en matières de réduction de la signature radar et les senseurs embarqués comme le radar à faces planes, on fait rarement ces efforts financiers et logistiques juste pour faire des ronds dans l’eau en face de chez soit. Je suppose que le navire a une liste longue comme le bras de « prêt pour mais non équipé », VLS, sonar, et j’en passe.
La capacité de mettre à l’eau quatre embarcations/drones à la foi et l’espace central qui a l’air d’être modulaire et plutôt immense sont quand même sympa.
Il faut aussi rajouter, « l’avantage » de ce navire, c’est qu’il est certain que ce n’est pas lui qui va faire dégénérer une situation de crise en conflit ouvert, on peut se permettre de la lancer dans une zone « chaude », évoluer et opérer de façon relativement discrète, avec de bonnes chances de survie et en ayant une bonne vision de la situation grâce aux formes furtives et aux senseurs qui doivent pas être mauvais, lancer des opérations commando, pour, par exemple évacuer des ressortissants, sans trop risquer d’envenimer la situation comme si elle était hérissée de missiles de croisière et de défense aérienne avec une portée de folie. Je me dis qu’un genre de petit navire d’assaut amphibie à RCS réduite (je suis assez certain que Damen a ça dans son catalogue) pourrait faire le même boulot, mais on aurait pas l’option de le transformer en « vraie » frégate.
Ben justement, en parlant de ZEE immense et de manque de moyens, si les allemands ne s’en servent pas…. la France pourrait les leur « emprunter ».
Offshore Patrol Vessel, un patrouilleur côtier.
Même si la comparaison est un peu exagérée (notamment au vu du calibre de l’artillerie principale et de la présence de DEUX hélicoptères) il est vrai que ce nouveau bâtiment est plus proche d’une frégate de 2nd rang que d’un bâtiment de guerre de 1ère ligne.
Les corvettes Gowind produites par Naval Group sont mieux armées que ces type 122.
type 125 pardon.
Tom,
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OPV= patrouilleur hauturier, pas côtier. Off shore = off pour loin, au delà, outre, shore pour côtes, littoral. Littéralement: au-delà des côtes, de la mer territoriale.
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Ce qui est au-delà: c’est la « haute mer ».
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Allez sur Google et tapez « sardinier breton », puis sur image: c’est une grosse barque. En cas de pépin, le navire est taillé pour regagner un havre vite fait, pas pour affronter des creux de 10 m. Les navires de ce genre sont patrouilleurs côtier. Ils vont assez vite, pour qu’ils puissent, si le temps se gâte, rappliquer vite fait.
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Les OPV sont en principe taillés pour affronter la mer. Ils ressemblent à des navires de travail (type remorqueur) avec des bords assez hauts. En général, ils ne vont pas vite, mais durent à la mer quel que soit le temps. Un OPV doit être capable de se manger une vague de 10 m de creux dans la tronche sans se plaindre.
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La caractéristique de l’OPV est sa bonne tenue à la mer. L’armement, on voit plus tard. C’est le genre de navire qui se trouve dans des mers où personne n’a envie de se trouver habituellement. La principale qualité d’un OPV, c’est d’être « là » .
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Le meilleur armement concevable pour un OPV, c’est en pratique le tourelleau stabilisé: vous y montez du 12,7, du 20, voire du 30 si vous êtes angoissé. L’essentiel n’est pas dans le calibre, mais dans la précision et la concentration de la puissance de feu sur le point visé, qui est rarement un navire: impliqué dans les opérations de police, l’OPV fait surtout des tirs de semonce.
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Maintenant, qu’est-ce qui se passe avec de genre de navire, à la base de police? Ben la même chose qu’avec la police terrestre: on les martialise. On a tendance à les surarmer.
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Si vous regardez la boite de playmobil police des années 70, vous voyez des personnages en costumes de ville avec, de temps en temps, un pistolet à la ceinture.
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Si vous regardez la boite de playmobil police actuelle, c’est des militaires, mais avec un uniforme bleu: ils ont des armes de guerres, des gilets pare-balles, des casques en kevlar, des véhicules blindés, mais ils sont en bleu.
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Pourtant, les stats sont formelles: la mortalités du keuf est essentiellement accidentelle ou suicidaire. Inutile d’en faire un superWarrior urbain et le seul terroriste tué lors des attentats du Bataclan a été flingué par un mec de la BAC avec son arme de service toute bête.
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L’OPV, c’est la même chose: on veut en faire un Bismarck, alors que la caractéristique de ce genre de navires, c’est de durer à la mer, par tous les temps, loin et longtemps, pour pas trop cher.
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Ce type d’exigences est dans le cahier des charge de la F 125: durer longtemps et loin, avec peu de moyens. Maintenant, si on raisonne bourrin-gourdin et qu’on mesure l’efficacité d’un navire à sa puissance de feu, la F 125 déçoit autant que l’OPV à la française. On se demande où son les armes. Il y en a, mais c’est pas la priorité de ce genre de navires.
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Contrairement au patrouilleur côtier qui, lui, est plus un navire de voyous ou de videur de boîte de nuit. C’est plus dans sa nature. C’est un navire fait pour cogner. En général, les patrouilleurs côtiers plaisent d’ailleurs plus aux bourrins-gourdins, parce qu’ils satisfont plus immédiatement un désir de puissance qui s’expriment dans les armes à feu, plutôt que dans la maîtrise des qualités marines, qui sont moins directement accessibles au profane.
@ tschok
Le tonnage de la F-125 est quand même énorme et hors norme pour un OPV, et même chose pour le prix d’achat et de possession (je suppose, mais sans aucun doute) …
« doté de quatre moteurs diesel, de deux moteurs électriques et d’une turbine à gaz. » curieux ce chand nombre de moteurs. Dois-je comprendre que le diesel et le gaz sont convertis en électricité afin de propulser le bateau? Je suppose alors que le disel est utilisé à petite ou grande vitesse et le gaze à grande ou petite vitesse.
Les diesels sont en fait des diesels alternateurs qui servent effectivement à alimenter les Moteurs électriques ainsi qu’à fournir l’énergie à l’ensemble des systèmes du bateau. La turbine à gaz attaque directement le réducteur pour entraîner les lignes d’arbre, cela pour atteindre les vitesses élevées de 18 à 28/30 noeuds. C’est une configuration de propulsion qui est devenue courante sur la plupart des frégates Otaniennes.
Bonjour,
Les moteurs diesel sont les moteurs ‘classiques’ et principaux de propulsion. Ils sont utilisables sur toute la plage entre 0 noeuds et la vitesse max (allures de manoeuvre et allures de route).
L’ajout de moteurs electriques permet :
1. d’assurer une propulsion a faible vitesse (quelques noeuds) en evitant ainsi d’encrasser inutilement les moteurs diesel. C’est utilise par exemple en cas de manoeuvre (repechage d’homme a la mer, mise a l’eau d’embarcations,…), mais hors manoeuvres de port car trop dangereux vu la faible puissance de ces moteurs en general car impuissants a contrer les vents/courants ou aleas de panne (avaries de barre), ou encore en patrouille a tres faible vitesse.
2. d’etre particulierement silencieux. Ca peut etre une mesure de lutte passive contre les sous-marins qui auront enormement de mal a detecter/classifier le porteur.
A noter qu’un (ou des) TA (Turbo Alternateur) ou DA (Diesel Alternateur), c’est a dire un autre moteur diesel (!) fourni l’energie electrique necessaire a ces moteurs (et aux autres installations a bord). « Electrique » n’a rien d' »ecologique » ici…
Enfin la turbine a gaz permet de monter tres rapidement a la vitesse max (en quelques minutes) mais au prix d’une consommation demesuree de gazoil (oui, ca ne marche pas au gaz malgre son nom…) et d’une discretion pour le moins mise a mal… Ca peut etre utilise egalement pour se derober face a une menace sous-marine immediate ou non (les unites de surface a grande vitesse, si elles sont complement indiscretes, sont par contre beaucoup plus difficile a traiter pour un SM…)
Les F125 ont une propulsion de type CODLAG.
Plus d’info ici 😉 https://en.wikipedia.org/wiki/Combined_diesel-electric_and_gas
On peut accuser le constructeur mais le problème provient clairement du cahier des charges. 7200 tonnes sans LASM ni LAA digne de ce nom, c’est aberrant. Il faut dire qu’à part les déploiements au sein des SNMG (hahaha !), la Deutsche Marine n’a pas beaucoup d’expérience de la haute mer.
L’industriel n’est pas obligé de s’aligner, et d’obtenir un contrat qu’il se sait incapable d’honorer. Ou alors c’est une escroquerie.
elle est loin la marine du kayser willem!!
« En outre, le navire serait trop lourd de 178 tonnes par rapport à son cahier des charges »
Quand je vois l’énergie des compagnies aériennes a traquer chaque gramme dépassant d’un bagage cabine je reste perplexe devant 178 tonnes en passager clandestin…
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Et sinon il y a un projet militaire allemand qui a réussi ces derniers temps?
C’est sans doute pour cela que Macron veut mettre la grande Allemagne dans le coup pour un futur avion de combat… afin qu’ils puissent, au propre comme au figuré, plomber l’affaire de leur grôôsse ferraille!
Si on résume, le truc penche à droite (Angela est ravie!) avec un fort embonpoint (Angela fait un bis!) et côté électronique/systèmes c’est pas mieux (comme de coutume avec ces clowns)… avec à la base une spécification niveau armement en retard d’une guerre + loupé probable sur le dimensionnement de l’équipage.
Bon, au moins il flotte… même si ce n’est pas au mieux!
Je critiquerai prudemment à votre place : notre navire-amiral a lui aussi eu son lot d’aléas de jeunesse (pont trop court, hélice qui casse, arbre de transmission cassé…) avant de donner pleinement satisfaction. De plus, ces navires ne seront probablement, doctrine politique allemande oblige, déployés que dans le cadre de l’OTAN où il y aura suffisamment de navires ASM ou AA avec eux pour compenser.
Oui enfin le CDG c’était un bâtiment complètement nouveau et particulièrement complexe. Des frégates, ça fait des décennies que les chantiers navals allemands en produisent.
Bonjour monsieur R2D2,
la production de blindés chenillés: canon automoteurs, chars de combat, VCI et même blindés à roues, reste le domaine d’excellence de l’industrie militaire allemande.
Dis-donc , ça marche bien le matériel allemand en ce moment !
Deutsche Qualität !
Il parait que VAG s’occupait des moteurs. 😀
Et que les français leur auraient livrés quelques cartons de Nuit Saint-Georges …
Aussi , pendant quelques semaines , sur les planches à dessin , ça aurait pas mal déliré … 🙂
Et si l’Allemagne se rendait compte qu’il y a des domaines ou elle a perdu son savoir faire?
mais heureusement l’Europe de la Défense et l’élite francaise va leur permettre, via les fusions acquisitions, de récupérer facilement ce savoir faire.
Comme quoi concevoir et fabriquer un navire de combat n’est pas un métier pour le premier venu même pour un gros industriel allemand du secteur.
B+W n’est pas vraiment le premier venu. Le Bismarck, ça vous parle ?
Ceci dit le savoir faire peut s’étioler avec les années…
Laissez-moi vous aider.
Hélas pour eux, le B+W qui a construit le Bismarck ou même les MEKO n’existe plus. Depuis 1995 jusqu’à 2008, les restructurations permanentes ont fait évaporer quasiment tous les savoir-faire. B+W Industries est partie chez le fabricant de roulements suédois SKF, la partie Lürssen appartient maintenant au fond d’investissement Star Capital Partners qui va la pressurer avant de la revendre par appartements, et ThyssenKrupp s’est séparé de B+W Repair GmbH.
Ceux-qui restent, c’est-à-dire en réalité TKMS auquel on a rajouté quelques transfuges de HDW au lieu de B+W, est un assemblage industriel hétéroclite qui n’existe que depuis 2013 et c’est donc un premier venu. Quand on sort un bateau avec une gîte de 1,3°, ceux qui ont fait le Bismarck doivent se retourner dans leur tombe. La vraie B+W que moi j’ai connue est décédée, paix à leur âme, c’était des ingénieurs très compétents qui savaient construire des bateaux performants.
Oui, il y a plein de choses que les allemands savaient encore faire il y a … 75 ans.
Le Bismarck n’était justement – et contrairement à une croyance populaire – pas particulièrement bien conçu.
Exact, la classe Bismarck etait une evolution de la classe Bayern de la 1ere guerre mondiale, avec une propulsion et un armament modifié. Elle a été concue au milieu des années 30, sur des concepts loin d`être révolutionnaires. Techniquement, on peut retenir 3 défauts principaux;
1) un systeme de propulsion inadapté, avec 3 helices et 2 gouvernails placés sous une poupe très étroite, ce qui rend impossible toute manoeuvre différenciée des helices en cas de blocage gouvernail. 2) un armament anti-aérien très insuffisant pour un navire sensé opérer seul ou en binome. 3) un systeme radar Presque totalement inefficace et inutilisable dès que les tourelles avant sont employées.
Il aura fallu à la Royal Navy un PA, 6 destroyers , 3 croiseurs et 2 cuirassés pour en venir à bout. Au final, il sera sabordé après avoir encaissé plus de 400 impacts directs et au moins 3 torpilles. Sans parler de l’affrontement initiale entre Bismarck et le Prinz Eugen contre HMS Hood et HMS Pince of Wales. Le Prince of Wales fût endommagé ( il connaissait déjà pas mal de soucies avec ses tourelles) et le HMS Hood fut « sommairement » exécuté. Je ne vois pas les gros défauts dont vous faites allusion.
Les Swordfish de l’ Ark Royal l’ ont mis en évidence , le défaut …
@JakOSpades
Le Hood était un vieux croiseur de bataille avec le gros défaut de ce type de navire, un blindage notoirement trop faible.
Le Prince of Wales sortait tout juste des chantiers.
Pas de quoi se glorifier….
Après, les Anglais ont mis le paquet pour le couler, ce qui est logique mais ne prouve pas que le Bismarck était un super cuirassé révolutionnaire.
Je sens qu’ils vont bientôt frapper à la porte de Naval,après l’avoir pris de haut pendant des années.
les dernières « frégates » Allemandes, les F124 étaient issues d’un partenariat avec les Pays Bas il me semble, avec Thales pour l’électronique mais pour ces F125 pas d’aide extérieure, d’où des problèmes… ? il est peut être un peu tot pour juger d’un programme comme celui ci, attendons de voir la suite…
Sinon ces bâtiments font aussi dans le sous armement, comme chez nous, et si quelqu’un peut m’expliquer pourquoi on monte 32 SYLVER sur une FREMM de 6000 T et meme 16 SYLVER sur une FTi de 4-5000 T, je suis preneur, car ça parait bien léger pour de tel déplacement. Et pour l’export des FTI ça va paraître un peu léger pour les clients potentiels, la puissance, au moins celle perçue, compte aussi.
Sur le dernier demi-siècle, combien de missiles anti-aérien ont été tirés depuis des bâtiments français?
Tant que la structure du bateau permet d’installer de nouveaux lanceurs, c’est suffisant. Ils pourront être ajoutés ultérieurement si le besoin s’en fait sentir – période de tension ou conflit réel – mais en l’état 16 tubes sont suffisants pour faire face aux menaces rencontrées par nos frégates.
C’est plus la défense contre les menaces « asymétriques » qui laisse à désirer, même si la généralisation sur les derniers modèles des canons de 20mm téléopérés comble cette lacune.
7200 tonnes, pas de système ASM, et un armement anti-aérien qui se limite à du RAM, mais ils ont pété un câble !!!
Un patrouilleur de 7200t !
et donc la question est : 7200 tonnes de quoi?
Ben , 7200 tonnes , ça descend mieux au fond de la mer … donc 7200 tonnes de lest … 😉
Ils faisaient pourtant de sacrés avions Blohm et Voss à une certaine époque !
Dans le cadre de navire fabriqué en Allemagne, les USA ont rendu un rapport comme quoi le soum’ argentin a implosé à -400m. Et là, pluie de théroristes du complot : que diable, ce soum’ était conçu pour atteindre -300m donc il devait atteindre -400 sans pb, et ajoutent que les argentins pensent que ce sont les british qui ont dézingué ce navire.
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Pour la seconde partie, inutile de dire que je ne pense pas que les britanniques aient gaspillé une torpille, en temps de paix, contre un soumarin vétuste qu’ils devaient entendre depuis la station de métro de Westminster, pour la première, je doute aussi qu’un soum’ puisse accepter 25% de tolérance sur la profondeur max. Mais…. est ce que 300m est une profondeur normale pour un soumarin, ou bien c’est de base très exagéré ?
Franchement, il n’y a que les SNA/SNLE qui vont couramment à cette profondeur, les Agusta et autres qui sont censé atteindre les 300 m et plus y vont très rarement. Et le San Juan à fait l’objet de TRES longs travaux sur un chantier naval qui était novice en ce domaine et qui à recues des batteries qui n’étaient plus garantie à sa remise à l’eau.
Autre nouvelle venu d’Allemagne plus »comique », la police routière à verbalisé un convoi d’automoteurs M109 revenant de Pologne. 🙁 :
https://www.bruxelles2.eu/2018/01/11/des-chars-us-pris-en-flagrant-delit-de-non-respect-du-code-de-la-route/
Les politiques acceptent de se laisser berner par les pubs des industriels qui nous vendent trop souvent, il faut le dire sans ambages, des m…. Dans quelque domaine que ce soit, public ou privé. Les organismes de contrôle étatiques sont rendus inefficaces et lorsqu’ils peuvent encore faire leur boulot, le constat est navrant, comme c’est le cas pour cette frégate allemande qui ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt ici comme ailleurs.