La Turquie confirme le choix du consortium franco-italien Eurosam pour son futur système de défense aérienne

Après avoir annulé l’appel d’offres remporté par le groupe chinois CPMIEC (China Precision Machinery Export-Import Corporation) pour moderniser ses capacités de défense aérienne avec le système Hongqi-9/FD 2000, la Turquie a finalement signé un contrat avec la Russie pour la livraison de 4 batteries S-400 « Triumph » (code Otan : SA-21 Growler).

Fin décembre, les autorités turques et le Pdg du consortium russe Rostec, Sergueï Tchemezov, ont donné quelques détails sur ce contrat, dont le montant est de 2,1 milliards d’euros. Ainsi, pour financer cet achat, la Turquie versera 45% de la somme en à-valoir et la Russie accordera un prêt pour les 55% restants. « Nous n’emprunterons pas en dollars, nous emprunterons en roubles », a précisé le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, cité par le quotidien Hurriyet.

Les deux premières batteries S-400 devraient être livrées au cours du premier trimestre 2020. Et elles « seront utilisées de manière indépendante par des personnels turcs, et non par des conseillers russes », a indiqué le sous-secrétariat turc pour les industries de défense.

Cela étant, et comme le choix du Hongqi-9/FD 2000 chinois avant lui, cet achat de ces batteries de défense aérienne russe est critiqué par l’Otan, dont la Turquie est membre depuis 1952, dans la mesure où le S-400 est incompatible avec les systèmes mis en oeuvre par les autres Alliés, sauf à livrer à la Russie des données confidentielles.

Seulement, lors de l’annonce de l’annulation du projet d’acquérir des batteries Hongqi-9/FD 2000, le gouvernement turc fit part de son intention de développer une solution nationale avec les entreprises Aselsan (électronique) et Roketsan (missile), avec le soutien « d’un système d’armement mondialement reconnu ».

Parallèlement aux négociations sur l’achat de batteries S-400 russes, censé répondre à un besoin urgent, le gouvernement turc s’est donc mis en quête d’un partenaire. Et, en juillet 2017, le ministre turc de la Défense a ainsi annoncé l’intention de son pays de nouer un partenariat avec le consortium franco-italien Eurosam, le fabricant du SAMP-T (Sol-air de moyenne portée/terrestre).

Il aura fallu six mois pour que cette intention soit définitivement confirmée, avec l’attribution à Eurosam, lors de la visite du président Erdogan à Paris, le 5 janvier, d’un contrat d’étude de définition d’un futur système de défense aérienne dans le cadre du programme LORAMID (Long-Range Air and Missile Defense System).

« Prévue pour durer 18 mois, l’étude de définition vise à préparer le contrat de développement et de production du futur système pour répondre aux besoins opérationnels de l’armée de l’air turque », a précisé Eurosam, via un communiqué. Ce système doit « garantir à la Turquie une autonomie totale en matière d’emploi et permettre un choix souverain du niveau d’intégration au sein de l’Otan », a ajouté le consortium.

« L’activité de développement conjointe devrait soutenir le propre programme de la Turquie tout en ouvrant des perspectives d’export et de coopération à long terme entre la Turquie, l’Italie et la France », a encore fait valoir Eurosam.

Photo : SAMP/T (ou Mamba) (c) armée de l’Air

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]