Il n’y aura pas d’exercice militaire en Corée du Sud pendant les J.O d’hiver de Pyeongchang

Alors que certains observateurs ont dit craindre le pire pour la péninsule coréenne, l’année 2018 a commencé par un développement inattendu : la reprise du dialogue entre Séoul et Pyongyang.

En effet, les deux capitales ont rétabli, le 3 janvier, leur ligne téléphonique directe (coupée en 2016) et convenu d’organiser, le 9 janvier prochain et pour la première fois depuis 2015, des discussions à Panmunjom, le village frontalier où fut signé le cessez-le-feu de la guerre de Corée (1950-53), .

Selon le ministère sud-coréen de l’Unification, le dialogue portera sur la « question de l’amélioration des relations intercoréennes » et les Jeux Olympiques d’hiver de Pyeongchang, qui auront lieu du 9 au 25 février.

Cette annonce a été faite au lendemain de la décision prise par le président américain, Donald Trump, et son homologue sud-coréen, Moon Jae-In, de reporter à une date ultérieure la tenue des exercices militaires Key Resolve et Foal Eagle qui, organisés chaque année, permettent de tester l’état de préparation des forces armées américaines et sud-coréennes.

« Les deux dirigeants ont convenu que les manoeuvres militaires communes américano-sud-coréennes n’auraient pas lieu durant la période olympique et que les forces armées des deux pays feraient de leur mieux pour garantir la sécurité des jeux », a en effet indiqué, le 4 janvier, la présidence sud-coréenne.

La période olympique concerne également les Jeux paralympiques d’hiver, qui se dérouleront également à Pyeongchang entre le 8 et le 18 mars.

D’après Séoul, cette décision a été prise le 2 janvier, lors d’un entretien téléphonique entre MM. Moon et Trump. Le président sud-coréen a fait valoir auprès du locataire de la Maison Blanche que cette mesure « contribuerait au succès » des Jeux Olympiques, « dans l’hypothèse où le Nord ne se livre pas à de nouvelles provocations. »

La Corée du Nord a toujours fait part de son opposition aux manoeuvres Key Resolve / Foal Eagle, qu’elle considère comme étant la préparation d’une invasion. D’où les craintes de possibles provocations, alors que le district de Pyeongchang est situé à moins d’une centaine de kiomètres au sud de la ligne séparant les deux Corées.

De son côté, le Pentagone a dit soutenir « la décision du président [Trump] et ce qui est dans le meilleur intérêt de l’alliance américano-sud-coréenne. » Cependant, le secrétaire américain à la Défense, James Mattis, a affirmé que la décision de reporter ces manoeuvres militaires avait été prise « pour des raisons pratiques » et non politiques.

« Il nous est déjà arrivé de modifier le calendrier de ce genre (d’exercices) pour des raisons diverses, donc pour nous c’est un échange normal de bons procédés », a rappelé M. Mattis, après avoir noté que les JO d’hiver allaient être l’évènement touristique le plus important pour la Corée du Sud en 2018.

Également concerné par les activités balistiques et nucléaires de la Corée du Nord, le Japon a insisté sur le fait que la décision de Séoul et de Washington n’était pas le signe d’un changement d’approche à l’égard de Pyongyang.

Les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud « ont confirmé leur stratégie commune », a assuré, ce 5 janvier, Yoshihide Suga, le porte-parole du gouvernement japonais. « Cette décision de reporter les manoeuvres ne remet pas en cause la volonté d’accentuer la pression » sur le régime de Kim Jong-Un », a-t-il insisté.

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