Le nombre de frappes américaines en Somalie et au Yémen a atteint un niveau record en 2017

Quand le président Obama était encore à la Maison Blanche, le Yémen et la Somalie n’étaient pas considérés comme des « zones d’hostilité actives », comme le sont actuellement la Syrie, l’Irak ou l’Afghanistan. Pour autant, les forces américaines y ont conduit plusieurs frappes aériennes contre des « cibles de haute valeur », c’est à dire des cadres d’organisations jihadistes.

Ainsi, 2016, l’on a constaté 15 frappes ciblées contre les Shebabs en Somalie et 44 autres, contre al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) au Yémen. Depuis que Donald Trump occupe le bureau ovale, le nombre de raids aériens américains a significativement augmenté dans ces deux pays.

Selon les données compilées par le « Long War Journal », les forces américaines ont effectué 35 frappes aériennes en Somalie en 2017, année où, pour la première fois, elles ont visé la branche somalienne de l’État islamique (EI).

La dernière de l’année a été réalisée le 24 décembre, en coordination avec le gouvernement fédéral somalien. Selon le commandement militaire américain pour l’Afrique (US AFRICOM), 13 terroristes y aurait laissé la vie. L’une de ces 35 frappes, mené contre un camp d’entraînement, aurait fait 100 tués dans les rangs des miliciens Shebab en novembre.

Pour autant, le Pentagone a réfuté l’idée d’une intensification des opérations anti-terorristes en Somalie. « Je ne pense pas qu’il s’agisse d’une accélération. […] Il se trouve juste que nous avons des occasions de mener ces frappes. […] Parfois, une frappe produit un mouvement et une nouvelle cible apparaît », avait récemment expliqué le général Kenneth McKenzie, le directeur de l’état-major interarmées américain.

Cette hausse significative des frappes américaines en Somalie s’explique en grande partie par le fait que le président Trump a donné plus de latitude au Pentagone pour viser les jihadistes somaliens.

Assouplir les règles d’engagement… Telle a aussi été la décision prise par M. Trump pour les opérations ant-terroristes au Yémen. Aussi, le nombre de frappes américaines effectuées dans ce pays a atteint le niveau record de 114 en 2017 (soit 70 de plus par rapport à 2016). Comme en Somalie, les États-Unis y ont aussi visé pour la première fois des membres de la branche yéménite de l’EI.

S’agissant du Yémen, le Long War Journal souligne le manque de transparence au sujet des frappes qui y ont été menées, l’US CENTCOM [le commandement militaire américain pour l’Asie centrale et le Moyen Orient] ayant donné des détails pour seulement quatre d’entre-elles. Toutefois, certaines ont dû être conduites durant l’été, quand les forces spéciales américaines ont appuyé les troupes émiraties et yéménites pour  » détruire » les capacités d’AQPA à préparer des attaques dans la province stratégique de Chabwa.

Par ailleurs, le nombre de frappes américaines contre des éléments terroristes installés au Pakistan a plus que doublé d’une année sur l’autre, passant de 3 à 8. Mais on est encore loin des niveaux constatés entre 2008 et 2015, avec une moyenne de 47 frappes par an (et un pic à 117 frappes en 2010).

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