Coalition anti-jihadiste : La France réduit (un peu) son dispositif militaire au Levant

Avec le recul de l’État islamique en Syrie et en Irak et la fin des grandes offensives pour chasser les jihadistes de leurs bastions urbains, le nombre des opérations aériennes de la coalition dirigée par les États-Unis tend à se réduire. D’où le retrait annoncé récemment des F/A-18 Super Hornet australiens.

Aussi, la France va réduire (un peu) sa participation à la coalition, avec le retrait de deux avions Rafale sur les 14 jusqu’alors engagés au Levant au titre de l’opération Chammal (8 en Jordanie et 6 aux Émirats arabes unis). Cette annonce a été faite par Florence Parly, la ministre des Armées, via Twitter, le 29 décembre.

« Au Levant, l’opération Chammal s’adapte à la situation sur le terrain : Daesh est à terre mais n’a pas disparu. En conséquence, deux Rafale viennent de rentrer en France; le reste du dispositif est pour l’instant maintenu et la formation des unités irakiennes se poursuit », a ainsi déclaré Mme Parly.

Cette configuration à 12 avions de combat engagés dans l’opération Chammal n’est pas inédite. Avant l’automne 2015 et le début des opérations aériennes françaises en Syrie, l’armée de l’Air diposait de 6 Mirage 2000D/N et de 6 Rafale au Levant. Puis, ce dispositif avait été revu à la hausse, avec l’envoi de 2 Mirage 2000 supplémentaires en Jordanie.

Quand les « plots » chasse ont été réogarnisés, à l’été 2016, les 8 Mirage 2000D/N avaient été relevés par 6 Rafale. Mais, à l’époque, ce format « réduit » était compensé par la présence du groupe aérien embarqué à bord du porte-avions Charles de Gaulle.

Après le retrait de ce dernier, en décembre, deux Rafale supplémentaires avaient été envoyés en Jordanie, ce qui portait leur nombre à 14 au total (dont 6 basés aux Émirats arabes unis).

Pour rappel, depuis le début de l’opération Chammal, en septembre 2014, l’aviation française (armée de l’Air et aéronautique navale) a assuré 7.593 sorties aériennes, au cours desquelles 1.423 ont été effectuées, ce qui a permis de détruire 2.211 positions jihadistes, dont 1.900 en Irak.

Cela étant, l’on pouvait s’attendre à une annonce portant sur le retrait de la Task Force Wagram, c’est à dire le détachement d’artillerie français doté de 4 CAESAr (Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm). Après avoir été énormément sollicité lors des batailles de Mossoul, Tal Afar et de Hawijah (avec près de 1.600 missions de tirs et la « consommation » de 27 tubes), ce dernier n’a assuré que trois missions de tirs entre le 11 et le 19 décembre. Actuellement, il continue d’appuyer les forces irakiennes engagées dans des opérations de sécurisation dans la vallée de l’Euphrate.

Par ailleurs, la formation des soldats irakiens assurée par les militaires français se poursuit. Depuis le 18 décembre, et pour la première fois, la Task Force Narvik organise le stage « Preparation for selection course » au profit de 100 nouvelles recrues de l’Iraqi Counter Terrorist Service (ICTS). De son côté, la TF Monsabert continue de conseiller l’état-major de la 6e division d’infanterie irakienne dans le cadre du programme « advise and assist » de la coalition.

Photo : État-major des armées

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