L’appel d’offres sur les futurs avions de combat polonais ne semble pas intéresser la France

« Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, mais parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles », a dit Sénèque. Mais ce précepte du sénateur et philosophe romain ne s’applique sans doute pas dans toutes les circonstances.

Ainsi en est-il du programme Harpia, qui vise à doter, d’ici à 2025, les forces aériennes polonaises de nouveaux avions de combat afin de remplacer leurs 32 MiG-29 « Fulcrum » et 18 Su-22 « Fitter » hérités de la période soviétique.

A priori, l’appel d’offres qui sera lancé à cette fin par Varsovie ne semble guère intéresser Dassault Aviation, le constructeur du Rafale. En effet, selon la presse polonaise, seulement cinq entreprises ont émis le souhait de participer à cette procédure.

Sans surprise, l’on trouve les américains Lockheed-Martin (F-35) et Boeing (F/A-18 Advanced Super Hornet), ainsi que le consortium Eurofighter (avec l’italien Leonardo à la manoeuvre) et le suédois Saab (JAS-39 Gripen E/F). La cinquième entreprise est Fights-On Logistic. Implantée à Varsovie, cette dernière pourrait fournir des F-16 d’occasion, lesquels viendraient s’ajouter aux 48 actuellement mis en oeuvre par l’aviation polonaise.

Pour le ministère polonais de la Défense, il s’agit de disposer d’avions de combat ayant la capacité de mener des missions offensives et défensives contre une puissance aérienne ennemies ainsi que d’apporter un appui aux opérations terrestres, navales et spéciales.

Le souhait des responsables polonais serait de pouvoir acquérir 32 avions de 5e génération, comme le F-35A. Du moins, c’est ce qu’avait indiqué, en juin, Tomasz Szatkowski, le sous-secrétaire d’État du ministère de la Défense.

Seulement, les choses ne sont pas si simples. Si elle a annoncé un effort significatif en matière de défense, avec un investissement de 45 milliards d’euros sur 15 ans et un budget militaire porté à 18 milliards d’euros en 2032, la Pologne ne pourra probablement pas financer tous les programmes d’armement dont elle estime avoir besoin.

En effet, il lui faudra financer la modernisation de ses forces terrestres et les équipements de sa défense territoriale. Il faut encore ajouter à cela le projet Wisla, pour lequel le système américain Patriot PAC-3 a été retenu (il est question de 10,5 milliards de dollars), l’achat de sous-marins (programme Orka), d’hélicoptères d’attaque ainsi que de systèmes d’artillerie.

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