L’Allemagne a lancé une procédure pour acquérir jusqu’à 60 hélicoptères lourds américains

Si le Fonds européens de défense avait été mis sur pied dix ans plus tôt, peut-être qu’Airbus Helicopters serait en mesure, aujourd’hui, de proposer un hélicoptère lourd, comme il en avait été question en 2009 avec le projet franco-allemand HTH [Heavy Transport Helicopter, HTH, ndlr]

Mais avec des « si », on pourrait mettre Paris (et Berlin) en bouteille… Et, pour remplacer ses 68 hélicoptères CH-53G « Stallion », l’Allemagne ne peut que se tourner vers les États-Unis.

En effet, le projet d’achat de 45 à 60 hélicoptères lourds que vient d’approuver le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Volker Wieker, prévoit un appel d’offres qui se jouera entre les Sikorsky (filiale de Lockheed-Martin) et Boeing. Les deux industriels américains proposeront respectivement le CH-53K King Stallion et le CH-47F Chinook. Le montant de ce marché est évalué à plus de 4 milliards d’euros.

Dans un premier temps, le ministère allemand de la Défense va mener une étude capacitaire. Puis il lancer une demande d’informations au second semestre 2018. Le choix final devrait être annoncé en 2020.

N’ayant pas d’hélicoptère lourd à proposer, l’industrie aéronautique allemande espérait obtenir des contrats relatifs à la maintenance des futurs appareils de la Luftwaffe.

« Choisir des entreprises allemandes pour gérer la flotte des nouveaux hélicoptères créérait des emplois en Allemagne, accélérerait leur certification et assurerait la souveraineté allemande. Toute autre décision nuirait à l’industrie allemande des hélicoptères », avait ainsi plaidé, en juin, Stefan Wölfle, un dirigeant d’Airbus.

Mais tel n’est pas l’approche retenue par le général Wieker, ce dernier n’ayant pas voulu dissocier le contrat sur la fabrication des hélicoptères avec celui de leur maintenance.

« Les modalités de l‘appel d’offres exigeront que la maintenance soit effectuée en Allemagne, même s’il n’y aura pas d‘obligation de choisir une entreprise allemande pour cela », a expliqué une source « proche du dossier » à l’agence Reuters.

Cependant, les deux groupes américains ont déjà fait connaître leur intention de nouer des « partenariats » locaux pour assurer la maintenance de ces hélicoptères lourds. Ainsi, en juin, Sikorky avait dit « finaliser » des « relations exclusives » avec plusieurs entreprises allemandes tandis que Boeing rappelait ses « liens étroits » avec une centaine de PME d’outre-Rhin pour sa chaîne d’approvisionnement.

Pour rappel, l’entretien et la modernisation des CH-53G de la Luftwaffe est actuellement assurée par Airbus Helicopters Deutschland.

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