Les missiles tirés depuis le Yémen ont une « origine commune »

Depuis le début de l’intervention du coalition arabe pour soutenir le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, plusieurs missiles balistiques (76 selon Riyad) ont été tirés en direction de l’Arabie Saoudite depuis le Yémen par les rebelles Houthis, soutenus par l’Iran.

Pour les autorités saoudiennes (et américaines), il ne fait aucun doute que ces engins ont été fournis à la rébellion yéménite par l’Iran. D’où, d’ailleurs, le ton très ferme du prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salman, à l’égard de Téhéran, après la chute d’un missile près de l’aéroport de Riyad, en novembre dernier.

Cela étant, l’Iran se défend d’avoir livré des missiles aux rebelles Houthis, d’autant plus qu’un embargo sur les armes est imposé au Yémen par les Nations unies. « Les allégations américaines et saoudiennes sont sans fondement », fait-on valoir à Téhéran.

Sans fondement? Ce n’est pas si sûr. Ainsi, le 30 novembre, l’agence Reuters a évoqué un rapport confidentiel de l’ONU selon lequel 4 missiles tirés cette année vers l’Arabie saoudite « semblaient avoir été conçus et fabriqués en Iran ».

Toutefois, les auteurs du rapport se sont gardés de toute conclusion définitive en affirmant qu’il n’y avait « pas encore d’éléments pour établir l’identité du fournisseur » de ces missiles, « vraisemblablement acheminés vers les Houthis en violation d’un embargo sur les armes imposé en avril 2015 par l’ONU. »

Dans son quatrième rapport semestriel sur la mise en oeuvre des sanctions imposées à l’Iran, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, précise qu’une équipe d’experts s’est rendue en Arabie Saoudite pour examiner les débris de missiles tirés le 22 juillet et le 4 novembre.

Et selon l’agence Reuters, qui a eu accès à ce rapport, il y est écrit que les experts ont constaté que ces « missiles avaient une structure et des caractéristiques de fabrication similaires qui évoquent une origine commune. »

Les experts, poursuit le rapport, ont examiné trois éléments qui, d’après les autorités saoudiennes, provenaient du missile tombé près de Riyad, le 4 novembre. Et ils y ont relevé la présence de « l’empreinte d’un logo semblable à celui du groupe industriel [iranien] Shahid Bagheri », lequel fait toujours l’objet de sanctions.

Pour autant, ce rapport, comme le précédent, se veut prudent. Les experts de l’ONU « continuent d’analyser les informations recueillies » avant d’en rendre-compte au Conseil de sécurité, y est-il indiqué.

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